Eco-Trail de Paris le 26 Mars 2011 par 3 TC Valiens

Bonjour à toutes et tous,
Un petit résumé de notre Eco-Trail de Paris, le 26 Mars 2011.
La rendez vous de départ est donné vendredi soir 17h45 à la piscine. Tout le monde est présent, pas de forfait, le moral est bon. Seul Serge est plein de doute. Il n'a jamais couru cette distance, le stress est bien là. Il demande des conseils, sur la vitesse de course, l'alimentation, le remplissage du sac à dos, mais bien vite les discussions tournent autour des derniers résultats du week-end ou des membres du club.
La vedette, c'est Camille, il n'y en a que pour lui et perfs récentes. Pour Dominique, aussi et Caro.
L'heure avance, et comme à chaque sortie avec le sanglier, on imagine pas manger ailleurs qu'au restaurant autour d'une bonne bière.
C'est décidé, on tape la pause à Rouen, brasserie.
Et là le sanglier sort le grand jeu : Pizza pomme de terre et 33cl de houblon. Je suis sur la bière, mais les marcassins se contenteront de quelques pâtes, oui mais des pâtes au saumon.
On ne peut pas repartir sans prendre de dessert ! Allez crème brulée pour tout le monde sauf Thibaut qui reste sérieux.
On reprend la route, j'ai pris le volant car Serge n'a pas envie de conduire dans Paris. Pas de problème le trafic est fluide, on n'arrive rapidement à destination dans le centre de Paris, au pied de la gare Saint-Lazare.
Le beau frère de Thibaut nous prête son studio pour la nuit, super sympa !
Mais petit, très petit, avec une vue imprenable sur le mur d'en face. Pour voir le soleil il faut vraiment bien se pencher par la fenêtre. Ne faisons pas la fine bouche c'est placé à 10mn du départ, l'idéal pour nous.
Samedi matin, debout 7h, après une nuit mouvementée, Vincent et Thibaut ont mis le turbo une bonne partie de la nuit, ça augure déjà du résultat de la course :-). Un petit bout de cake, un peu d'eau, et direction la zone de départ au Trocadéro.
Site magnifique, nous sommes au pied de la Tour Eiffel, on en profite pour faire des photos, à la japonaise, quand un journaliste propose de nous photographier, et de nous filmer. Avec un peu de chance on sera sur la vidéo de la course. Il est 9h30, c'est déjà la foule sous la Tour Eiffel, beaucoup de touristes font la queue pour accéder au 1er étage.
Pour nous pas besoin de faire la queue, ce soir c'est porte ouverte, 360 marches à monter pour la photo et le maillot de finisher.
Il est 10h il ne faut pas rater le RER pour se rendre sur la zone de départ, il y a tellement de coureurs qu'on a l'impression que les trains ont été réservés pour nous, les quelques passagers nous interrogent pour savoir ce qu'il se passe.
Après une 1/2 heure de RER, un peu de bus, enfin la zone de départ, qui se remplit à vue d'oeil, on annonce environ 2100 participants, plus des accompagnateurs, c'est la foule des grandes courses.
Il faut encore patienter environ 1h avant de pouvoir lâcher les chevaux, alors chacun s'affaire autour de son sac à dos, on essaye de ne rien oublier, on refait le point toutes les 30s, les oreilles en pointe. Dès que l'un d'entre nous ouvre la bouche, tout le monde l'écoute, on ne sait jamais j'ai peut être oublié ....
L'attente se fait de plus en plus longue, en plus il fait chaud, très chaud même pour courir, c'est une donnée qu'il va falloir intégrer !
Cependant Vincent et moi décidons de ne pas partir à plein, le 1er ravito est à 21kms, un peu plus d'un litre d'eau devrait suffire, on boit avant le départ, et surtout on ne veut pas trop charger le mulet, le matériel obligatoire est déjà suffisamment conséquent comme cela, le sac est bien lourd.
On a bien étudié le profil, c'est la deuxième partie de la course qui va être déterminante, en effet il n'y a pas de ravito entre le 21é et le 53é kms, et c'est dans cette partie que se concentre le plus fort dénivelé.
12h30, ça y est, on s'avance sur la ligne, quelques commentaires au micro, des applaudissements, des encouragements, et c'est parti.
Dès le départ le rythme est très soutenu, trop soutenu. Nous devons certainement courir à 12km/h c'est trop rapide pour moi, je décide au bout d'une quarantaine de minutes de ralentir nettement l'allure pour tourner aux environs de 10. Je suis beaucoup plus à l'aise et sûr de mes jambes à cette vitesse. il fait toujours aussi chaud, au bout d'une heure 1/4 plus rien dans le sac à dos, Aie , ça va faire mal. tenir 40/45 minutes sans boire il faut encore baisser le rythme pour économiser la machine, mais la fierté l'emporte, je suis bien à cette vitesse, tant pis je décide de continuer on fera le plein dans quelques kilomètres.

C'est long j'arrive au 21é et je commence à avoir des crampes, je n'ai pas assez bu, je regrette les 50cl qui me manquaient au départ. C'est pas grave je bois bien, je mange, le sac est rempli d'eau fraiche, et on repart.
C'est la partie la plus difficile, il faut se mettre maintenant dans le vrai tempo du plan, je descends aux environs de 9kms de moyenne. Marcher dans les côtes et compenser dans les descentes, encourant à 10,5/11 kms. ça fonctionne super bien je suis à l'aise, mais décidément je n'arrive pas à gérer cette température trop élevée qui me fait boire abondamment. Les deux litres sont vite consommés, alors qu'il me reste certainement une bonne dizaine de kms à faire pour arriver au 53é.
Ca devient de plus en plus dur, j'ai des crampes, un coup à gauche, un coup à droite. Les booster n'y changent rien, quand la boule apparaît il faut marcher. C'est pas grave, je marche, je regarde sans cesse le chrono qui avance et me stresse par rapport au plan de marche. Je sais cependant que je reste encore dans les temps et bien placé, dans les 500 certainement. Je pense à Thibaut et Serge, qui sont partis comme des balles, je pense qu'ils auront aussi leur coup de pompe, et qui sait, si j'ai bien géré cette portion, je les reverrai peut être au ravito. Le sanglier quand à lui est déjà bien loin , comme d'habitude en train de flairer certainement l'arrière train de la 1ére féminine.
Plus le temps de cogiter on entend des coup de tonnerre, le ciel noircit, et en quelques secondes c'est le déluge !
Merci le matos obligatoire, j'ai un gore tex, le haut du corps restera humide mais pas trempé, par contre le short, les chaussettes et les pompes, c'est le nettoyage à grandes eaux !
Il pleut pendant une bonne dizaine de minutes à saut, cela me rend les crampes insupportables, sans compter que pour les éviter cela fait un bon moment que je compense les impacts par des positions de pieds différentes, et là je sens bien que j'ai tapé la grosse ampoule à l'arrière du talon, là ou ça fait bien mal. J'en ai marre, j'ai trop mal, je vais abandonner au 53é.
Ca y est, j'y suis ! Avant tout manger , boire , se réchauffer du mieux possible, et puis voir pour le bus de retour. Mais là ! Qui je vois !
Serge, fatigué, pris au piège de son manque d'expérience sur la distance et qui n'est pas mieux que moi. Je reprends goût à la vie, toute la galère s'efface progressivement, surtout qu'il me dit que Thibaut n'est reparti que depuis quelques minutes. Super, j'ai finalement bien tenu, et me suis rapproché des potes, c'est super bon pour le moral. L'option bus est définitivement abandonnée. Serge qui m'attend a froid, je lui dit de repartir, car pour moi pas question avant une bonne soupe une banane, un ou deux verres de coca coupés avec de l'eau, me changer pour être un peu plus au sec !
Le prochain ravito est au 70é , il faut que j'y sois avec Serge, pour qu'on finisse ensemble. Même si le moral est revenu , l'usure a fait son travail, et les douleurs sont de plus en plus présentes, mais je réussi le challenge. Serge vient tout juste d'arriver quand j'entre dans la zone. Il est très fatigué, le moral au plus bas, mais c'est un guerrier, je sais qu'il n'abandonnera pas , et qu'en s'y mettant tous les deux on va finir tranquille. c'est ce que l'on fait, difficilement, car sur les 12 derniers kms on a bien marché 9 kilos. Mais on la voit, la Tour Eiffel, elle est là, elle scintille, c'est super c'est le soulagement, surtout que dessous, des centaines de spectateurs sont là et nous encouragent. Allez Serge, Allez Jean - Yves. On fait les derniers 100m en courant, la puce sonne c'est fini, on se sert la main, ça fait plaisir, on s'est bien donné. Reste 360 marches à gravir, mais là c'est la course on avale ça comme si c'était le départ de la course, le jeune Serge explose il me prend 10 marches , 20 marches d'avance, je ne le voit plus, il a vu une belle fille ou quoi ?
Enfin le 1er étage Serge est là on se prépare côte à côte pour la photo finisher ! Beau souvenir !
Super bravo à Vincent. Depuis qu'on s'est lancé dans cette aventure, en 2007 je crois, il n'a cessé de faire des progrès impressionnants pour devenir l'un des tous meilleurs coureurs bas normands.
Bravo aussi à Thibaud, qui est récompensé de ses performances du début de saison. Il a fait une très belle course, bien dosée, intelligente.
Enfin, les deux papys, il y a encore du boulot !!

Tchao,
Jean-Yves Baron.