Triathlon Half Ironman de Sizun le 12 Juin 2011 par David Tencé

Pour les Tencé, le départ vers Sizun s’effectue dès le vendredi soir. C’est une coutume, nous faisons le forcing pour partir très tôt avec notre cabane roulante afin de profiter pleinement de notre WE.
Dans cette aventure, les Royer se joignent à nous et la première course du WE peut enfin commencer. Le départ est donné de Cromel et ce sont les Tencé qui prennent le meilleur départ. Malheureusement les 95 ch de notre « mulet » montrent rapidement leurs limites face au 160 ch du « pur sang » des Royer.

Cependant, le Royer est grand seigneur, il reste dans l’aspiration pour ne pas nous ridiculiser.

La 1er escale technique se fait à Yffiniac… Un petit ravito pour notre camping-car et pour toute la famille qui commence à crier famine !

Au cours de ce ravito, les stratégies se mettent en place : Micka décide de sortir à St Thégonnec pour faire son plein d’eau et terminer son parcours par les petites routes, quand à moi, je choisi la voie rapide jusqu’au bout.

A notre arrivée, pas de Royer en vue ! C’est bon, nous avons pris la bonne option ! A la fin du 1er jour, les Tencé mènent 1 – 0 !!

 

Le lendemain matin, la météo est correct, nous nous rendons au village pour faire les quelques emplettes qui nous permettrons de tenir tout le WE.

Au retour Micka est presque réveillé (il faut dire qu’il est seulement 10h30) et doit trouver une réponse à son 1er grand dilemme du WE : Vais-je rester sur le parking goudronné ou vais-je aller me stationner dans le champ ? A cette question, mon conseil est clair, compte tenu des conditions météo annoncées, il faut rester sur le « dur », sans quoi, nous devrons faire appel à des tracteurs pour nous sortir du champ ! Mais le bougre n’est pas convaincu. Il aura fallu l’intervention de  Flav pour que notre têtu du jour, s’astreigne à ne pas bouger !

Les choses s’accélèrent le samedi PM lorsque les concurrents commencent à envahir les lieux.

On commence à voir des triathlètes se dégourdir les membres à vélo et à pied.

Caro fait un tour du circuit pédestre. De mon côté, je décide d’aller faire quelques kms à vélo pour dérouler un peu. J’invite mon voisin de parking qui accepte la proposition, mais seulement après la sieste ! Ok, je lui laisse 10mn !! Après 20 mn d’attente, je décide d’aller le secouer, mais le bougre dort comme un bébé…Sans doute est-il déjà en train de se préparer psychologiquement à sa performance du lendemain ??

C’est donc tout seul comme un grand que je fais faire mon petit tour. Le vent souffle déjà très fort et laisse présager que la course du lendemain sera rude.

Entre temps, notre secrétaire préféré est sorti de son coma artificiel et après avoir longuement hésité entre son vélo blanc ou son vélo rouge, il a fini par se motiver pour faire un tour complet du circuit vélo.

Sur le site du Tri, les organisateurs mettent en place les derniers préparatifs. Ils savent, que ce qui les attend sera compliqué et leurs visages sont tendus.

Les athlètes sont encore sereins et retirent un à un leurs dossards.

Pendant ce temps, nos enfants ont découvert un endroit paradisiaque au bord de l’eau. Sous la surveillance de Leïla, avec mon beau-père comme architecte et Francky comme fournisseur de matériaux, ils entreprennent une construction de style « Robinson Crusoé » version postmoderne !

Une fois l’ouvrage terminé, ils y organisent un gouter géant où le coca et les bonbecs sont à volonté !

Vers 17h00, Micka achève son tour de reconnaissance. C’est alors qu’il entreprend la préparation de ses affaires de course. Tout est minutieusement étudié, chaque paramètre est décortiqué, analysé et calculé. Les procédures sont précises, rien n’est laissé au hazard….les ingénieurs de la NASA font figure d’amateurs comparé à Micka !!

Finalement ce sera le vélo rouge et non le blanc. Pour le casque, il choisi le modèle « chrono ». Quand aux boissons de course tout est ok, les bidons sont prêts et il a retenu Overtim’s plutôt que GO2. Ne demandez pas pourquoi, c’est stratégique et strictement confidentiel !!

Pendant ce temps les TC VALIENS arrivent sur site. Ceux qui ont la chance d’être sur la « startlist » retirent leurs dossards, les autres devront attendre le lendemain 8h30.

La soirée se passe tranquillement autour de quelques « vertes » bien fraîches, mais déjà l’inquiétude est grande. Nous savons tous ce qui nous attend. Météo France prévoit de fortes pluies accompagnées de rafales de vent à plus de 65 km/h.

Caro est un peu tendue et regrette de s’être engagée.

En ce qui me concerne, je reste serein et j’essaie de rassurer les troupes. Je sais que suis bien préparé, je suis motivé et en plus, j’ai connu Vendôme en 2007, Embrun en 2008 et Bolton en 2009. Je sais aussi qu’avec un équipement adapté, ça se passera bien. Bref je suis un WINNER !!

Comme chaque année, nous accueillons Yann à bord de notre humble demeure. Et comme cette année, les enfants ont décidé de coucher à l’hôtel, nous invitons Tonio à se joindre à nous, plutôt que de se cailler tout seul sous sa tente.

Après avoir refait le monde environ 4 fois, nous finissons par tomber sereinement dans les bras de Morphée. Vers 2 ou 3 heures du matin, les premières gouttes de pluie sont venues s’abattre sur notre toit mettant ainsi fin à notre sommeil profond.

C’est alors, que notre voisin sort de son Pallas, la gueule en pente pour replier son auvent qui était resté ouvert. C’est sans doute à ce moment précis qu’il a laisser partir tout son influx nerveux et que le doute s’est installé dans son esprit.

Au petit matin, la sérénité de la veille est beaucoup moins palpable. Malgré cela, tout le monde est présent autour d’un sympathique petit déjeuné.

1 seul manque à l’appel de la chicoré.

Pourtant, une fois de plus il avait tout préparé. Pour ne pas réveiller Flav et les enfants, Micka avait convenu de venir déjeuner chez les Tencé. Il avait d’ailleurs apporté dès la veille, son Nutella, ses tartines et ses céréales….

Seulement, à 7h00 pas de Micka. Vers 7h20 quelqu’un frappe à la porte. Le pompier est enfin debout. Ses yeux sont encore collés et un filet de bave séché est encore visible sur le côté de sa bouche !!

Son intervention fût de très courte durée : il nous dit « C’est n’importe quoiâ du temps comme çâ… Moâ j’vais prendre aucun plaisir... Et pis en plus ch’uis pô engagé donc j’retourne me coucher !! » Sitôt dit, sitôt fait, le gaillard tourne les talons et retourne au chaud sous la couette.

Du côté des motivés, les choses se précisent. Lolo réussi à décroché le dossard tant convoité.

Nos affaires sont prêtes, mais un doute subsiste quand à l’horaire de départ, jusqu’à ce que Francky nous dise : « Eh les gars, faut y aller, le départ est dans ¼ d’heure ».

En guise d’échauffement, nous partons en courant avec nos affaires jusqu’au parc à vélo.

En arrivant les arbitres nous pressent et nous font remarquer que nous n’aurions pas dû entrer.

Bref, pas le temps de stresser, nous « jetons » nos affaires sur nos chaises et courrons vers la plage de départ.

Je rejoins Tonio qui me fait signe qu’il reste des places sur la droite et en quelques secondes je me retrouve à la baille avec 300 furieux prêts à en découdre.

C’est marrant cette sensation bizarre que l’on ressent quand on part sans s’échauffer. J’ai juste l’épaule gauche qui est bloquée – Pas grave, ça va passer !!

Arrivé à la première bouée, il y a comme une odeur de néoprène brulé. C’est en fait ma combi qui est en train de fondre tellement mes épaules sont chaudes.

A la fin du premier tour, je jette un coup d’œil sur la plage pour voir s’il y a des gens de connaissance. Effectivement, il y en a….mais pas de nouvelles de Micka…Pourvu qu’il soit toujours en vie ??

Le second tour se fait sans encombre, les écarts sont établis et je nage avec des gens de mon niveau. Seul le petit clapot de face entre les 2 bouées freine notre progression.

A la sortie de l’eau j’entends le speaker qui m’annonce en 32’. Dans le parc je ne m’énerve pas, je sais que la partie vélo sera difficile et que pour être à l’aise, il faudra avoir chaud. Je choisi donc l’option veste thermique pour éviter la sanction de Vendôme 2007.

Mes 1er sensations sur 2 roues sont plutôt bonnes, j’arrive à « pousser du braquet », ce qui me permet de remonter de nombreux concurrents dès les 1er kilomètres.

Plus on arrive vers les hauteurs et plus la pluie et le vent sont pénalisant. Après une quinzaine de kms, dans un long faux plat montant, je distingue une tenue TC VAL dans la brume.

Il s’agit de M’sieur Tonio qui tricote avec ses manivelles pour essayer de progresser avec le vent pleine face.

A présent mon objectif est de tenter de revoir Yann. C’est chose faite à la fin du 1er tour.

Je dois alors m’adapter à une situation que je n’avais jamais rencontrée. Mes roues « Cosmic » qui sont équipées de flasques carbone sont remplie d’eau et les petits trous placés sur les côtés ne sont pas assez dimensionnés pour l’évacuer. Cela m’avantage dans les descentes car le poids et l’inertie font augmenter ma vitesse. Par contre, dans les bosses j’ai la sensation d’être collé.

Cet état de fait se vérifie, puisque Yann revient sur moi dès que la route s’élève et à contrario, je reprends de l’avance lorsque cela bascule.

Dans le second tour nous nous livrons un joli mano à mano, qui va nous permettre de rejoindre le parc en 7e et 9e position.

En arrivant proche de l’air de transition, j’aperçois Lolo et Jean-Yves sur le côté. Ils ont été contraints à l’abandon suite à des ennuis mécaniques irréversibles.

A la T2, Yann fait preuve d’une belle efficacité et part à vive allure. Constatant la fraicheur du bonhomme, je préfère me résigner et adopter un rythme plus adapté à mes moyens. Au bout de quelques centaines de mètres, les bons coureurs à pied reviennent et me dépassent irrémédiablement.

Ce n’est qu’au second tour, que mes jambes vont me permettre de courir avec plus de souplesse. Mon allure s’en trouve aussitôt améliorée et plus personne ne me doublera jusqu’à l’arrivée.

A environ 2kms de la « finish line », à l’orée du petit bois, j’aperçois un maillot TC VAL qui arrive en contre sens !?! Au début je me dis que c’est la fatigue qui me provoque des hallucinations !! Mais non, ce n’est que mon ami Micka, qui après être tombé du lit vers 11h00 a entrepris de faire un petit réveil musculaire en venant encourager ses camarades de club. Il a fier allure le bougre, l’œil est vif et la soquette légère. On dirait un cerf dans la forêt de St Sever !

Il m’accompagne pendant quelques mètres, puis poursuit son chemin à la recherche d’autres TC Valiens en perdition.

Après environ 4h50 d’effort, j’en termine avec cette épreuve. Yann est arrivé depuis quelques minutes et a pris un peu d’avance sur le ravito.

Arriverons ensuite : Dom, qui réalise une bonne perf pour son 1er Half. Tonio, qui est loin d’être à sa place, mais qui se contente du résultat compte tenu du manque d’entrainement. Francky, qui aura enfin, réussi à courir à Sizun ! Après une natation et un vélo de bon niveau, Francky a serré les dents pour boucler l’épreuve pédestre. A l’arrivée, il nous confiera avoir participé à son dernier triathlon. Eh oui, Môsieur aurait décidé de lâcher le triple effort ! Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai du mal à y croire ?  Caroline, qui a fait sauter le fusible de la souffrance pour conclure l’épreuve dans une fatigue extrême, tout juste 2 semaines après le marathon de la baie. Olive, qui lui aussi a un marathon dans les jambes et qui part avec un désavantage sur la partie natation. Il se bat sur le vélo pour effectuer une remontée. A 15 kms de la fin du vélo, il prend ce que l’on appel dans le jargon « un coup de fusil ». Il songe à mettre pied à terre, mais se ravise, remet des dents et termine en douceur pour récupérer. Sur la course à pied, il ménage la monture et passe cette ligne d’arrivée pour la 2e fois consécutive. Nathalie, aussi sur sa 1ère expérience du « long » qui boucle l’épreuve avec une aisance remarquable.

Mention passable pour Manu, qui après avoir réalisé le plus dur, met le clignotant à 14 kms de l’arrivée à cause d’une banale panne de moral…des trucs à se bouffer les ongles pendant 3 semaines !!

Pour sa 1er expérience sur half, Lolo aura manqué de chance. Son câble de dérailleur le lâche à la fin du 1er tour de vélo. En bon guerrier qu’il est, il décide de finir le vélo sur le 12 dents. Malheureusement, le parcours de Sizun ne se prête pas à se genre de défi. Il doit donc lâcher prise et rebrousser chemin vers le parc à vélo. Ce n’est que partie remise ! Lolo retournera l’an prochain à Sizun avec de nouvelles ambitions et une volonté décuplée.

Déception également pour J.Y, qui doit renoncer suite à une crevaison…la vie est injuste !!

Enfin, j’ai aussi une petite pensée pour Damien, qui aurait dû faire cette course à nos côté. Malheureusement pour lui, un tendon récalcitrant l’en a privé. Connaissant le tempérament du garçon, c’est forcement la mort dans l’âme qu’il a dû renoncer. Souhaitons-lui un prompt rétablissement et beaucoup de courage pour atteindre son objectif 2011 : L’Embrunman !

Je ne vais pas pouvoir conclure ce récit sans vous reparler de notre ami Micka. Une fois la course terminée, les affaires rangées, les fesses lavées, nous nous sommes réuni dans le camping-car de Francky pour refaire la course (3e mi-temps version triathlon). C’est un moment crucial où les mots « si » et « mais » sont omniprésents.

Alors que chacun se remémorait les moments épiques de la course, Briac a eu une interrogation vis-à-vis de Micka ! Aurait-il fini devant ou derrière mon père ?

C’est alors que très modestement, notre Micka national s’est exprimé : « devant, peut-être pas, mais j’aurais surement terminé 15e !!!!!! » ;-)

Bon aller, j’arrête de chambrer.

Tu auras évidemment compris que ce récit t’es un peu dédié et que tu ne l’a pas volé.

Aller, sans rancunes et kenavo l’ami !