TC-Val - Récits de course
Récits des épreuves majeures réalisées par les athlètes du TC Val.
Le TC Val au Trail de Brocéliande le 12 Septembre 2021
Mise à jour le Lundi, 20 Septembre 2021 22:20
4 TC Valiens ont participé au Trail de Brocéliande le 12 Septembre 2021.
Ils racontent ci-dessous comment s'est déroulé leur course.
Cliquer sur les photos pour les voir agrandies
Cédric
« Rien de tel que de retourner là où tout a commencé BROCÉLIANDE !!! Après 2 ans et demi de patience pour enfin pouvoir prendre des “risques” et espérer titiller les meilleurs.
Ce fut une très belle course, ma jeunesse m'a permis de partir dans le deuxième SAS et je me suis directement projeté aux avant-postes afin de ne pas trop bouchonner au moment où nous rattraperions les derniers du premier SAS. Cela m'a permis de gagner de précieuses secondes (voir même des minutes) et à la mi-course, je rattrape même quelques « élites » et la première féminine. L'euphorie du renouveau me coûtera tout de même 3 places à l'arrivée (2 fois le coup du lacet et une petite erreur d'aiguillage) mais je finis au bout du bout les 26 km en 2h11 à la 16ème place sur 527 participants. »
Cyrillle
« 1er Trail de la saison pour moi, après une préparation en dents de scie, je sais que je risque de souffrir mais à cœur vaillant rien d’impossible ! Je suis très content de mon résultat, j’appréhendais un peu la distance après une préparation un peu écourtée suite à une douleur à un genou.
9h05 je prends le départ avec mon pote Antoine, nous nous plaçons aux 1 ères places afin d’être bien placés pour ne pas tomber dans les bouchons sachant que les féminines, les SE et M0 sont partis avant nous. Mais hélas, nous les rattrapons rapidement, et nous nous trouvons ralentis. L'histoire va durer quelques kilomètres avant de pouvoir sortir de ce bourbier. Km8 nous voilà enfin libres de nos mouvements et nous voilà partis bon train. Les difficultés se suivent et ne se ressemblent pas. C'est vraiment un superbe parcours très technique et cassant. Km15 j’ai de plus en plus de mal à suivre Antoine, il prend de l'avance sur moi mais je l’ai toujours en point de mire. Km17 je suis revenu avec Antoine mais cela ne dure pas longtemps. Je sens que j’ai laissé pas mal de cartouches dans les 1er km à faire des zig-zag pour sortir des bouchons. Je le vois à nouveau partir et là je sais que je ne pourrai pas le rattraper.
Km23 je commence à avoir des crampes. Il est temps que l’histoire se termine. Je franchis la ligne d’arrivée en 2h36 à la 97ème place. »
Antoine
« Toujours autant de plaisir sur ce Trail que j'affectionne particulièrement avec ce cadre sublime et sa grande variété de terrains. Particularité cette année, c'est la reprise après une grosse interruption et l'objectif était de terminer tant pour la distance que pour les blessures. Petite leçon pour les prochaines participations, il faut partir dans le premier SAS pour éviter les bouchons des 6 premiers kilomètres qui occasionnent beaucoup de pertes de temps et pas mal de dépense d'énergie pour se frayer un passage et remonter environ 300 participants...Comme à son habitude, ce week-end est toujours ensoleillé, ce serait peut-être une bonne occasion pour une sortie club ?! »
Karim
« Trail test pour moi après un cycle de travail sérieux depuis le début de la période estivale, la motivation est revenue…sans doute sous la pression que m’a mis Antoine lors de notre dernière compétition au Trail des Biards ?! Même si les sensations sont bonnes depuis quelques séances, j’ai quand même un doute sur ma capacité à tenir l’allure sur 26km, mes plus longues sorties ne dépassant guère 1h30. Une chance pour moi, j’ai un dossard « Elite » et je prendrai donc le départ avec le 1er SAS donc pas de bouchons ni de perte d’énergie dans les dépassements. Je pars relativement prudemment sachant que le 1er tiers du parcours concentre de nombreuses difficultés et attend de franchir le terrain de cross au km8-km9 pour remettre du gaz jusqu’à la carrière km19, zone dans laquelle j’avais beaucoup souffert l’année dernière mais le parcours est légèrement modifié et certaines pentes semblent beaucoup plus douces. Je sors donc de la carrière avec une certaine fraîcheur et peut reprendre un rythme plus soutenu jusqu’à l’arrivée au Lac de Tremelin. Je termine en 2h14’ et prend la 21ème place du classement général (et la 3ème dans ma catégorie mais quand on est un compétiteur, il n’y a que le classement scratch qui compte !).
L’organisation est toujours aussi performante, la météo toujours clémente et l’après-course en mode pique-nique sous les arbres toujours aussi champêtre et conviviale. J’ai une petite pensée pour Clovis – convalescent – qui avait pris beaucoup de plaisir sur l’édition 2020 mais qui j’en suis sûr ne manquera pas l’édition 2022…Et comme le souligne Antoine, ce sera peut-être une Sortie Club Trail comme nous l’avions déjà proposé en début d’année mais la proximité avec l’orga du Triathlon et les incertitudes liées au Covid ont sans doute expliqué la faible mobilisation ? »
A noter aussi la participation d’Adrien, appartenant la Team Legros & Co, sur l’épreuve « Merlin » (14km) où il termine 104ème place en 1h15’ et qui va bientôt venir grossir les rangs du TC Val. Bienvenue à lui !
Le TC Val aux Grands Trails d'Auvergne le 10 Octobre 2020
Mise à jour le Samedi, 24 Octobre 2020 22:39
GRANDS TRAIL D’AUVERGNE – SORTIE CLUB 2020
Après une longue incertitude, le rendez-vous tant attendu par les traileurs du TC VAL a finalement eu lieu. Le choix s’était imposé il y a 1 an, bien avant l’épidémie de la Covid-19, et s’était porté sur cette vieille terre d’Auvergne et de son parc régional du Livradois-Forez…Le bon compromis entre une distance routière raisonnable depuis la Normandie, des formats d’épreuves adaptés à chacun, un relief offrant des dénivelées positives cumulées intéressantes et des paysages naturels préservés. C’est une terre authentique, parfois austère, souvent oubliée et économiquement essoufflée mais résiliente et riche d’un trésor naturel qu’elle protège que nous avons découvert. « Ici, la vie est plus vraie, l’air est plus pur, les nuits plus sombres, le granit plus dur et l’eau des ruisseaux plus claire » disent les hommes et les femmes du Livradois-Forez et ils n’ont pas menti !
Malgré une préparation un peu laborieuse avec moins de courses de préparation, moins de foncier et moins de séances spécifiques, l’envie était bien là pour chacun de nous et les résultats confirmeront que personne n’a failli, exprimant pleinement son potentiel du moment. Personnellement, je suis très content d’avoir réalisé une course d’équipe avec Antoine et Vincent. Nous avons su réguler nos allures respectives et alterner les séquences marche/course selon le degré de la pente, nous permettant ainsi de rester ensemble jusqu’à quelques kilomètres de l’arrivée où Antoine s’est finalement détaché et Vincent, gêné à l’aine, fut contraint de lever un peu le pied.
Nous finissons respectivement 30ème en 4h10’, 31ème en 4h11’ et 34ème en 4h14’ (mais 1er de sa catégorie en Master 3). Clovis se classe au 146ème rang avec un temps de 5h01’ bien en dessous de la barre des 6h qu’il s’était prudemment fixé après une course test « peu rassurante » à Brécey ! Sur le 25km, Cédric confirme son retour en bonne forme, après une longue période de convalescence, en prenant la 25ème place en 2h02’ tout en gérant confortablement sa course puisqu’il aura même pris soin de s’arrêter en route pour faire quelques clichés ! Sur le même format, Estelle finira 150ème en 2h48’, une très belle performance quand on sait que ce fut pour elle la seule compétition disputée cette année ! Enfin, sur le 14km, Sophie qui ne voulait pas venir en simple « accompagnatrice » termine à la 88ème place en 1h46’.
Si tous s’accordent à dire que c’était une belle épreuve, que l’organisation était à la hauteur de l’évènement (1600 traileurs et traileuses, 80 départements et 6 nations représentées) et que la météo fut plutôt clémente par rapport aux prévisions, certains diront qu’il n’y a pas que les paysages qui sont « authentiques » là-bas. La visite du bourg de Courpière laissera à tous un sentiment partagé avec ses nombreuses échoppes au rideau tiré, son charme désuet et ses installations « hors d’âge » mais fort heureusement l’Auvergne est aussi une terre d’éleveurs et c’est les mains chargé de précieux fromages fermiers (St Nectaire, Bleu d’Auvergne, Fourme d’Ambert, Cantal, Tomme grise,…) que nous repartirons non sans avoir éclusé quelques bières dont celle de la microbrasserie locale « l'Atelier du Malt » qui révèle une amertume subtile, bien présente mais sans excès ! Après une dernière nuit au gîte des 4 vents, très calme malgré les promesses de ronflement et la mauvaise isolation phonique des bâtiments, nous nous retrouvons tous pour le petit déjeuner. La pluie arrive alors comme un signal pour nous dire qu’il est temps de reprendre la route vers notre Normandie. La parenthèse auvergnate se referme !
Karim
Enfin un retour à la compétition avec en prime une sortie collective, de la distance et du dénivelé ! Très heureux d'avoir fait la course avec mes partenaires de bout en bout, dans le sillage de Vincent qui monte les pentes avec expérience, plus de difficultés pour les suivre dans les descentes à gros train et les relances de Karim sur les portions plus roulantes... Ce trail qui allie l'endurance sur de grosses montées et d'aussi techniques descentes était l'occasion de découvrir un nouveau format et une autre région, très sympathique d'ailleurs tout comme l'a été l'après-course autour de quelques bières bien appréciées.
Antoine
Je suis content de mon résultat pour une première distance au-delà de 10km depuis la rupture. 22km en 2h02, avec 790m de D+, 25ème. Juste un peu frustré de pas avoir été prévenu des 3km en moins sur le tracé initial et d’avoir « gardé du jus » pour la fin. Mais ravi d’avoir pris le temps de prendre quelques photos. Un très beau défi dans un magnifique décor. Merci encore Coach pour ce choix judicieux et pour l’organisation de notre périple. Sans vouloir écorcher la réputation de ronfleur du sanglier, j’ai dormi comme un loir les deux dernières nuits (la fin d’une légende ?!).
Cédric
Tout commence plusieurs semaines avec la recherche d'un plan d'entraînement écourté suite à une chute d'une pierre lors de la démolition d'une cheminée (comme quoi des chaussures de sécurité, ça peut servir). Après cet épisode malheureux, je me lance dans la préparation de la sortie club sans trop de conviction (contexte Covid). Tout se passe comme prévu sauf la dernière sortie longue (Trail de Brecey où je crampe au km 16 en traversant la rivière). Ça devait être une sortie pour « se rassurer » !? Vendredi 14h00, nous voilà parti (je vous passe l'épisode du camion bloqué dans les rouleaux le jeudi soir et l'appel vers le numéro d'astreinte). 7h00 plus tard, on arrive juste à temps pour récupérer nos dossards avant la fermeture. 9h40, nous voilà parti pour 43.4km et 1800m de dénivelé annoncé sous un brouillard bien épais. Vers 12h30, dernier ravitaillement et je me lance pour la dernier partie descendante et sous le soleil, enfin ! Faire autant de route pour ne pas voir le paysage ; ça aurait été dommage. 14h40, je passe la ligne d'arrivée avec de bonnes sensations (avec 40.4km et 1650 mètres de D+) Le reste du weekend se résume à canapé, bières et fromages. Mérité, non ? Voilà, les 2 jours suivant, les escaliers vous rappellent votre weekend précédent.
Les 4 étapes pour descendre les escaliers les jours suivants.
Clovis
Clovis Lefranc et Arthur Monti au Marathon Vert de Rennes le 27 Octobre 2019
Mise à jour le Vendredi, 15 Novembre 2019 11:13
Vous trouverez ci-dessous les comptes rendus de Clovis Lefranc et d'Arthur Monti sur leur participation au Marathon Vert de Rennes le 27 Octobre 2019.
Récit de Clovis Lefranc
Bon, comme je n'ai fait aucun compte rendu de la saison, je vous en fait un détaillé de mon 1er marathon. 10 semaines de préparation, qu'est ce que c'est long et chiant ! Mais enfin, on y est ! Je vais pouvoir conclure ma 1ère saison au TC Val avec le Marathon Vert.
08h15 : On nous (j'ai fait ce 1er marathon avec mon pote Alexis, licencié au club de Brocéliande) dépose au village départ. A peine arrivés, on rentre au chaud et on en ressortira que 15 minutes avant le départ (il fait froid et il pleut) pour s'échauffer.
08h55 : Je croise Arthur sur la ligne de Départ.
09h00 : C'est parti !
Borne des 3 km : J'ai les pieds trempés. Ça va faire mal !
8km : Aucune sensation, je devrais être chaud là ? Il va falloir discuter pour faire passer le temps, car ça va être long.
13ème km : Nos supporters sont là ! Check au passage, ça motive ! Bon toujours pas de sensation mais 1er semi bouclé en 1h43 sans difficulté particulière, sauf que ça pique dans les chaussures.
Jusqu'au 28ème km pas trop de souci puis 29ème, 30ème nos supporters sont bien au rendez-vous.
32ème km : Retour de la flamme 3h30 sur nos talons. Surtout sur les miens. Mentalement, c'est dur car je sais que je ne vais pas atteindre mon objectif. Alexis me motive et me dit que le groupe 3h30 à plus de 2 minutes d'avance. Je tiens un peu moins de 2km avec le groupe 3h30. J'ai mal aux pieds, ça pique et j'ai des débuts de crampes aux quadriceps. Je craque mais c'est sans compter sur mon pote qui décide de rester avec moi.
34ème km : Je suis au fond. Nos supporters sont là et je suis à 2 doigts d'abandonner et de repartir avec eux. Mais ça c'est interdit ! Tous les week-end, je répète "L'abandon c'est interdit. On finit dernier s'il le faut, mais on n'abandonne pas!". C'est bien beau tout ça, mais je ne vois pas comment je vais faire les 8 derniers km. Alexis revient me chercher, il est mort de rire. Je le regarde, je souffre, je ne comprend pas. Il m'explique qu'un supporter à vélo venait de faire une chute mémorable. Il essaye de me faire oublier la douleur et de me rendre cette fin d'épreuve le moins pénible possible. Il me faut des objectifs intermédiaires, sinon je vais craquer. J'en ai un. Nos supporters doivent nous retrouver au km 37.Je me cale sur un rythme où la douleur est acceptable : 5:15 min/km. Le km 37 arrive, ça ne va pas mieux physiquement, mais on tient le 5:15 min/km. En plus, ils avaient promis d'être là et ils sont encore là.Mes 2 garçons me crient dessus pour savoir si je veux une pom'pote, une bouteille d'eau. Je chope la bouteille et mon grand court derrière moi une centaine de mètres en m'encourageant. La motivation revient, plus que 5km et c'est fini.
Les pavés finissent ce qui reste de mes pieds mais la ligne d'arrivée et là. Enfin on peut s'arrêter et c'est vraiment dans un sentiment de soulagement que je tombe dans les bras de mon meilleur pote. Ce n'est qu’après qu'on regarde le chrono : 3h31 et 46 secondes, 466ème/1388 partants. C'est fatigué mais heureux que je vais à l'espace bien-être; étape obligatoire tellement j'ai mal aux pieds.
Bien sur, je choisi "podologie". Apparemment, ce ne sont pas les plus beaux pieds qu'ils reçoivent aujourd'hui. Je reste plus de 20 minutes sur la table pendant que je vois défiler trois personnes sur la table d'à côté. Verdict : quelques grosses ampoules et une crevasse au pied droit. Plus qu'un escalier (ce fut compliqué) à descendre et je retrouve Sophie et les garçons. Ils m'annoncent qu'ils ont fait plus de 10km à pied pour nous voir plusieurs fois. Je les remercie, car sans eux et Alexis, je n'aurai pas pu finir.
Marathon, ça c'est fait ! 1 truc de moins sur la liste. Rassurez-vous la liste est encore longue !
A dans quelques semaines, car une petite pause s'impose.
Clovis.
Récit d'Arthur Monti
Félicitations Clovis pour ce premier Marathon !
Félicitations aussi aux finishers de la diagonale des fous 2019, et merci David pour ce compte rendu très inspirant...
Compte rendu rapide du Marathon Vert, pour ma part :
Objectif atteint en 3h19'30" (visé 3h20) - ça passe, mais rien de trop :). J'améliore tout de même de 14 minutes mon temps précédent. J'ai aussi le sentiment que le prochain pourrait passer en 3h15, avec un peu de boulot en plus. Je suis très satisfait d'avoir réussi à courir ce 2ème marathon à ce qu'il y a à peine plus d'un an était mon allure de semi. Ces progrès, je les dois à toute cette année passée à vos côtés au TC Val, à toutes ces séances, toutes ces sorties, et tous ces conseils que j'ai pu recevoir de votre part :).
Pour ce Marathon Vert (le deuxième pour moi cette année), il me manquait certainement tout de même un peu de motivation sur les dernières semaines. Journées de boulot bien remplies, pas mal de fatigue accumulée, un peu de stress lié à l'achat d'une maison (ça y est, enfin !!) et à l'arrivée du futur premier bébé (plus que deux petits mois !!). Bref, j'arrive un peu moins frais que lors de mes courses précédentes. Un peu lassé aussi de ces sorties longues, souvent tout seul, et qui durent, qui durent... Je sais que certains d'entre vous connaissent ça, les sorties de plus de deux heures sur la voie verte, la nuit tombante, sous le crachin... Comme disait Clovis, pendant 10 semaines, il faut en vouloir :).
Que dire du matin du jour J, si ce n'est qu'au moment du réveil, vers 6h, il faisait 8° à côté de Rennes, et qu'il pleuvait des cordes. Un peu comme tout le mois de Septembre. J'avais un peu anticipé le coup des ampoules aux pieds dans les chaussures mouillées suite au Semi de Rennes 15 jours avant - du coup, une bonne dose de vaseline dans chaque chaussette... Ça a marché...
Finalement à 9h la pluie s'arrête comme par miracle, et à un poil de vent près, les conditions ce sont révélées presque idéales pour un marathon :).
RAS pendant les 25 premiers km. Je lève le pied pour ne pas trop accélérer, je lutte contre l'envie de rattraper la flamme des 3h15, pas loin devant. Je passe le semi avec 1'15 d'avance environ. S'ensuit une espèce de côte, pas très pentue, mais qui dure pas loin de vingt minutes et qui a littéralement essoré le peloton de coureurs avec qui j'étais... Le parcours, à dénivelé global négatif, est annoncé très roulant... Pas tant que ça...
Km 30, la montée se termine, mais je me suis épuisé à maintenir l'allure. On quitte la "campagne" pour entrer franchement en ville. Le parcours n'est pas terrible, on passe par dessus la 4 voies, par dessous la rocade, on coupe les grands boulevard... Ca manque de paysage. Les 6-7 derniers km sont très difficiles, je relance tant que possible pour maintenir l'allure. Je me remercie moi même de ne pas avoir accéléré pour rattraper la flamme des 3h15, 20 bornes avant... Le rythme baisse un peu (2-3 secondes par km), ça grignote ma réserve d'avance, mais je réussis tout de même à terminer sous l'objectif des 3h20.
L'hiver venant, place à la raclette, aux sorties plus "courtes", au vélo et à la piscine, pour préparer la prochaine saison de triathlon, et de courses à pied :).
Bonne fin de weekend à tous,
Arthur.
David Tencé et Vincent Bassard à la Diagonale des Fous le 17 Octobre 2019
Mise à jour le Vendredi, 01 Novembre 2019 21:50
Pour celles et ceux qui ne seraient pas adeptes de Facebook, voici ci-dessous le compte rendu de l'expérience vécue par Vincent Bassard et moi-même lors de la Diagonale des Fous 2019 - Trail de 166km avec 9611m de dénivelé positif.
A très bientôt,
David Tencé.
Nous avons survécu à la Diagonale des Fous ! Si je m'exprime à la 1ère personne du pluriel, c'est parce que cette aventure, je l'ai partagée en binôme avec mon pote Vincent Bassard et notre staff de choc.
Au départ du projet, il y a les 50 ans de Vincent le 31 Décembre dernier et un cadeau surprise : un dossard pour le Grand Raid de la Réunion. De mon côté, un peu en panne d'inspiration sportive depuis quelques temps et un peu inhibé par l'ambiance de la Saint-Sylvestre, je lui sort un truc du genre : « Si tu y vas, je viens avec toi ! »... Le type de phrase que vous pouvez vraiment regretter le 1er Janvier au réveil. Pour moi, cela n'a pas été le cas, au contraire, cela m'a vraiment motivé, car cette idée, je l'avais dans la tête depuis pas mal de temps. Il manquait juste le petit coup de folie pour passer à l'acte. Une fois la décision prise, nous sommes passés par un engagement « pack » pour éviter le tirage au sort.
Nous avons ensuite commencé une préparation « trail » avec pour premiers objectifs, la participation à l’Ecotrail de Paris pour nous 2 en Mars et la Radicatrail pour moi en Avril, afin de décrocher les précieux points nécessaires à la validation de notre engagement. Une fois les points acquis, chacun s'est préparé aux contraintes de la Diag'. Il a fallu adapter les séances à ce qui nous attendait et cela n’a pas été facile pour les Sud-Manchois que nous sommes.
Nous avons donc investi les reliefs de la région : cascades de Mortain, marches de Carolles, ruette aux ânes et tertre de la gare à Avranches. Des côtes proposant dans le meilleur des cas environ 40m de D+. Imaginez le nombre d'A/R qu'il fallait cumuler pour faire des séances de 3500m D+ ?? On est rapidement passé pour des psychopathes auprès des promeneurs et des riverains.
Puis sont arrivées les vacances d'été qui ont été organisées autours de l'objectif et qui ont obligé les familles à accepter les séjours en montagne par solidarité paternel. Participer à la Diagonale des Fous est un projet qui va obligatoirement impacter son entourage et qui peut susciter incompréhensions et inquiétudes. J'entends encore mon boss me dire avec bienveillance : « Pourquoi vous voulez faire ça David ? Vous savez que le sport en excès est néfaste pour votre santé ! Regardez Churchill, il est mort à 90 ans alors qu'il ne faisait absolument pas de sport ! Et puis, il y a la famille, dont ma maman avec son instinct protecteur qui me dit à quelques jours du départ : « Tu sais que tu n'es pas obligé de faire ça ! ». Il faut gérer ces aspects là et même si on est sûr de rien, on tente de se rassurer.
En arrivant la semaine dernière à la Réunion et en découvrant ce qui nous attendait, un léger doute a commencé à nous envahir. Allons-nous être à la hauteur ? Sommes-nous suffisamment préparés ? Comment allons-nous organiser notre alimentation et les périodes de repos ? N'ayant pas de réponses à toutes ces questions, mais ayant un objectif commun, finir sans objectif de performance, nous décidons la veille de la course, de prendre le départ ensemble et d'aviser au fil de notre progression. Rien est gravé dans le marbre, car nous savons que nos sensations ne seront pas les mêmes au même moment, mais ce schéma nous rassure.
Le jour du départ, nous devons préalablement déposer nos sacs de ravitaillement. Le processus est long et fastidieux, à tel point qu'un moment, nous doutons de pouvoir prendre le départ au coup de pistolet ? Finalement, nous arrivons dans l'aire de départ dans les derniers. C'est certain, nous partirons en queue de paquet. Le cochon reste philosophe, « T'inquiètes, la course va être longue ». Nous décidons donc de rester avec notre team jusqu'au départ et de profiter jusqu'au bout de ces instants avec elle. A quelques secondes de la libération, les speakers chauffent les coureurs et le public. L'ambiance s'annonce festive. Au coup de pistolet, la meute est lâchée. Ça bouscule pas mal, chacun essayant de se frayer un chemin. Il nous faudra plusieurs minutes pour passer sous l'arche de départ (un peloton de 2700 athlètes ce n’est pas fluide).
Les 5 premiers kilomètres sont hallucinants, la Diagonale des Fous est une véritable fête pour la population locale. Les gens chantent, crient, tapent dans les mains et « portent » les athlètes. Chacun s'exprime selon ses envies, ses coutumes et sa religion. J'avais lu que cette course avait une âme et nous commençons à la découvrir ainsi que celle des réunionnais. Nous courons côte à côte pour ne pas nous perdre. Malgré nos efforts, la foule arrive parfois à nous séparer et nous sommes obligés de crier nos prénoms pour nous localiser. A la sortie de St Pierre, la lumière se fait plus rare, les 1er chemins apparaissent et les athlètes allument leur frontale. Toutes ces lampes forment une ligne ininterrompue qui se faufile dans la montagne.
Depuis le départ, nous avons doublé pas mal de coureurs et nous tentons de maintenir un tempo correct pour éviter les bouchons annoncés dans les 1ers sentiers. Nous traversons dans un premier temps des terres de culture et d'élevage. A ce moment, on se dit que nous avons de la chance avec la météo. Il ne pleut pas, la terre est sèche. Le cas contraire aurait augmenté considérablement la difficulté.
Nous avançons correctement, toujours en courant et recevons un message des filles nous disant que ça bouchonne à la sortie de Saint-Pierre et que leur venue à Domaine Vidot (km 15) ne sera pas possible. Nous devrons attendre 10 kilomètres supplémentaires et le passage à Notre Dame de la Paix, pour voir une 1ère fois notre équipe de choc. A ce ravitaillement, nous sommes encore fringants. Justine fait une vidéo, nous avons le sourire. A « nez de bœuf », les filles ne sont pas là. Elles n'ont pas pu accéder au ravitaillement contraintes par des problèmes de navettes. Nous avançons paisiblement et prudemment dans cette 1ère nuit fraîche et éclairée par la lune.
C’est finalement juste avant Mare à Boue (vers 5h du matin) que nous retrouvons la team. Les filles n'ont pas dormi, elles sont fatiguées et gelées. C'est à ce moment que l'on comprend que cette course sera aussi exigeante pour elles que pour nous. A Mare à Boue, il fait vraiment très froid, l'herbe est blanchie par le givre. Je m’alimente de produits salés, carri de poulet et riz… ça passe bien même si je commence à sentir revenir cette fichue migraine qui me casse les pieds depuis 5 jours. Pour Vincent, l’alimentation commence à être un problème, il tente quand même une assiette de pâtes.
Nous nous dirigeons vers Cilaos durant cette 1ère matinée. Les paysages sont magnifiques et on en profite. Les sentiers sont étroits, nous avançons en file indienne. Dans les montées, nous avons vraiment le nez dans les « affaires » de celui qui nous précède. La consommation de produits sucrés et protéinés provoque chez certains, quelques gaz nauséabonds (j'avoue je fais parti du lot). Un réunionnais qui était derrière à cet instant me double et dit en riant : « Eh dis donc, ça sent pas la plante ici hi hi hi ! ».
Nous avançons de cailloux en cailloux et de marche en marche jusqu'à l'entrée du cirque de Cilaos. Nous découvrons un paysage grandiose avec cette ville nichée tout en bas. On le sait, il y a un gros ravitaillement et une bonne douche qui nous attend, mais avant d'en profiter, il faudra descendre le sentier Kervegen ! Un chemin tracé sur une face rocheuse quasi verticale…très impressionnant. La descente est technique et dangereuse comme en témoigne cette plaque commémorative qui rend hommage aux 2 athlètes décédés à cet endroit lors de l'édition 2002 de la Diagonale des Fous.
Cette descente nous fait mal, le D- est important, ça tape beaucoup. Nous avons déjà 13h de course d'effectuées et ça commence à peser sur nos organismes. Malgré cela, il faut rester vigilant car les pièges ne manquent pas et la moindre inattention peut mettre fin à la course.
A Cilaos, nous faisons une pose d'1h20 comprenant douche, changement intégral, sieste et repas. La douche est bonne pour la tête, la sieste pas très efficace car en plein soleil, nous n'avons pas dormi. Vincent commence à souffrir des pieds et se prodigue quelques soins. Enfin, nous terminons par le repas qui pour moi sera copieux. Il le sera moins pour le cochon qui est écœuré par la nourriture et qui n'arrivera qu'à avaler un Yop et du Schweppes agrumes. A la sortie du ravitaillement, nous retrouvons la team avec bonheur. Les filles nous font part de tous les encouragements reçus et cela nous boost pour continuer le périple. Nous sortons du cirque de Cilaos par le col du Taibit. Nous l’appréhendions, mais finalement il se franchira très bien.
Nous pénétrons ensuite dans le cirque de Mafate avec un 1er arrêt en bas, à Marla. C'est à ce moment que les choses sont devenues vraiment difficiles. Je prends encore un gros ravitaillement salé à base de lentilles et incite Vincent à en faire autant. Malheureusement, ça ne passe pas et Vincent nous renvoie une belle queue de renard. A ce moment, nous n’osons plus nous parler de peur de se dire des bêtises. Nous sommes en souffrance et cela se lit dans nos regards. La nuit arrive et la traversée de Mafate s'annonce compliquée d'autant que le niveau de difficulté va croissant.
Vers 20h30, la fatigue nous gagne et nous décidons de faire un arrêt dodo, il gèle, nous sommes en sueur. Et nous allons faire une erreur majeure. Nous enfilons nos vestes de pluie et nous nous installons sur l'herbe gelée. En moins de 5mn, nous sommes totalement gelés et sommes obligés de repartir. Cette erreur aurait pu anéantir notre course. Nous décidons de ne plus la reproduire et de nous arrêter que dans de bonnes conditions.
Les montées et les descentes s'enchaînent. Vincent a du mal à rester éveillé et moi je commence à cogiter. J’ai toujours mal à la tête et je souffre de ne pas savoir ce qui m'attend. Comme un enfant, je pose des questions aux autres athlètes : Est-ce que cette montée est dure ? Est-ce que cette descente est longue ? Bref, les signes d'un mental en berne. Juste avant Sentier Scoot, Vincent me dit « Arff, j'ai une ampoule qui a pété ! ». Nous profitons de ce ravitaillement pour qu'il puisse se faire soigner.
C'est juste après que nous allons connaître les 1ères précipitations de la course. Une pluie fine genre crachin breton s'abat sur nous. Cela forme un écran devant nos frontales et perturbe notre visibilité. Cela rend également le terrain glissant et nous oblige à redoubler de vigilance. Cette partie est difficile et nous décidons de faire une pause sieste dès que possible. C'est à Grand Place que nous avons dormi dans un lit de camp pendant 30mn, montre en main. Enfin Vincent a dormi et moi je l'ai écouté ronfler. J'avais le feu sous les pieds et cette douleur m'a privé de toute possibilité de sommeil.
Nous abordons un peu plus tard la montée de Roche Plate (la mal nommée), une ascension interminable constituée de marches à hauteur de genou… le truc qui vous broie musculairement et psychologiquement. La descente n'est pas mieux, très cassante et glissante. C'est là que j'ai eu ma plus grosse frayeur lorsque j'ai entendu Vincent trébucher, faire un bon en avant et retomber 2m plus bas, fort heureusement, sur ses pieds. Belle figure acrobatique qui aurait pu finir en drame.
L’étape suivante n'est pas plus simple, puisqu'il faut avaler le Maïdo, une montée interminable de laquelle j'ai réellement cru que je ne sortirai pas. C'est vraiment dans cette ascension que nous avons l'un et l'autre le plus souffert. Vincent d’une fatigue générale et moi d'une espèce de fringale qui me donnait des étourdissements.
Au sommet nos accompagnatrices sont là. Elles ont réussi a se reposer un peu et nous attendent avec plein de bonnes choses. Malheureusement, ce sont 2 zombies qu'elles récupèrent. Notre moral est au plus bas, j'aperçois des larmes dans les yeux de Vincent. Ceux qui le connaissent sauront que la souffrance a été grande avant d'en arriver là.
Il est 5h du matin, le soleil pointe le bout de son nez et nous permet de voir pour la 1ère fois le cirque de Mafate de jour. Un spectacle incroyable, ça fait du bien. Nous mangeons et buvons, Yop et Schweppes pour Vincent. Tout ce qui traîne pour moi. S'en suit une vraie sieste collé/serré avec le cochon dans un lit improvisé par les filles…. le bonheur absolu. 30mn plus tard, nous nous réveillons avec un moral refait. Nous savons que le passage du Maïdo constitue une belle option pour quiconque espère voir le stade de La Redoute. Le moral revient et nous permet d'aborder avec un peu de sérénité les 17kms de la descente vers Ilet Savannah.
Cette descente est reposante car sans réelle difficulté, mais elle est sollicitante pour nos pieds déjà bien fatigués. Au ravitaillement, nous décidons d'aller voir les podologues. Pour moi, c'est massage à la crème Nok et traitement d'une ampoule. Pour Vincent, le chantier est de grande envergure. Les podologues n'ont jamais vu des pieds dans cet état : multiples ampoules, ongles arrachés, coupure sous l'avant du pied. Bref, ils ne sont pas moins de 3 à s'occuper de lui. Même la presse est présente et grâce à ses pieds massacrés, le cochon aura droit à son interview.
Avant de repartir, nous consultons le profil du parcours en se disant que le plus dur est fait et que les 42km restants vont passer vite. Mais que nenni, les organisateurs ont su trouver les tracés qui font mal, comme en témoigne le chemin Ratineau où la difficulté nous rappelle que la course est loin d'être finie. Avec nos pieds abîmés, nos pas sont moins assurés et le risque de chute est permanent. Nous avons la sensation terrible d'être en danger à chaque fois que nous posons le pied au sol.
Descente vers Possession où nous retrouvons les filles. Nous prenons notre temps pour discuter et nous ravitailler avant de nous diriger vers le fameux chemin des Anglais. Dans un 1er temps, nous le trouvons plutôt simple, mais la distance (9km) et le côté montagne russe devient lassant, sans parler de la descente vers Grande Chaloupe où il faut avancer sur de gros galets instables… chevilles et genoux en danger.
A Grande Chaloupe, nous retrouvons une dernière fois les filles. Le ravitaillement fait du bien et les bonbons Haribo encore davantage. Nous changeons de chaussettes. Je choisi des chaussettes fines pour finir. J'aurais dû le faire plus tôt car ma sensation de pieds qui brûlent disparaît presque instantanément. C'est parti pour les 13 derniers kilomètres. Le public nous encourage : allez tipa tipa, à La Redoute la Dodo lela. Nous entamons la dernière montée vers Colorado et l'idée d’en finir nous donne des ailes. Malgré les pourcentages notre allure est très soutenue. Cela nous permet de rattraper bon nombre de concurrents.
Au sommet, il y a même de l'euphorie dans notre foulée. Vincent garde la tête froide et dit : « Pas de risque dans la descente ». De mon côté, la sensation est étrange, plus de douleurs, la sensation que rien ne peut m'arriver et une énorme envie d'envoyer les watts. La descente passe vite et nous reprenons environ 150 concurrents. Et même si le classement et le chrono nous importent peu, on kiffe ! En bas, nous arrivons à St Denis et le tant espéré stade de la Redoute nous ouvre les bras. C'est la délivrance, les filles nous accueillent et nous pouvons savourer cet instant en famille.
Ce que je retiendrai de cette expérience, c'est un très grand moment de fraternité et je remercie Vincent de m'avoir permis de vivre cela à ses côtés. Pendant la course, nous nous sommes jurés que ce serait un one shot. Après quelques jours de récup’, tout reste possible… Il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis. Je remercie aussi les filles pour leur soutien moral et leur assistance technique.
Jean-Yves Baron finisher de la Diagonale des Fous le 21 Octobre 2018 !
Mise à jour le Dimanche, 28 Octobre 2018 21:59
Bonjour à tous,
Désolé de ne pas avoir communiqué avant, mais ce qui se passe autour de moi depuis 5 jours, c'est du délire total. J'ai reçu environ 1500 SMS, un peu plus de 1000 mails, sur boites perso et pro. Je passe sur Canal+ pendant 1h, je fais la une de toute la presse de la Réunion, je reçois en permanence des invitations sur Linkedin et Facebook... Plus de place....
Enfin tout ça pour dire que je suis finisher de la Diagonale des Fous 2018 (trail de 165km en 66h). Et je vous garanti que pour moi elle porte bien son nom. Voici un petit résumé de tout ce qui s'est passé à peu près.
Départ Mardi : Initialement, je devais partir avec Pascale : pas possible à cause du travail.
Partir avec Margaux : pas possible car obligation pro dernière minute. Donc départ tout seul.
1er problème: Arrivé à l'aéroport de Rennes pour liaison Paris : vol annulé. On me propose de partir 2h après direction Bordeaux, puis à Bordeaux je devrais avoir un avion pour Paris mais dans la nuit. Puis en début de matinée suivante un vol de Paris vers la Réunion. Je refuse et je pars à Paris en voiture.
2ème problème : Arrivé à Orly on m'a carrément supprimé mon vol. Plus de place, vous comprenez en ce moment c'est la Diagonale des fous à la Réunion, et les avions sont surchargés. Et bien ça tombe bien patate, j'y participe à la Diagonale, enfin si Air France veut bien me redonner mon billet initial, ce qui est fait après quelques excitations verbales.
Arrivée à Saint Denis : Nickel, bien reçu, organisation présente et très sympa. Je prends le bus pour me rendre en ville et récupérer le studio que j'ai loué seulement pour 2 nuits parce que je n'ai aucune idée du temps de course réel que je vais mettre, il faut donc gérer la valise pendant mon périple. Facile, le proprio a l'air sympa il va m'arranger ça.
3ème problème : Pas de bol le propriétaire doit retourner en France pour le weekend, et le studio est loué le reste de la semaine. Bon allez pas grave Tom Cruise a toujours une solution improbable de dernière minute ??? De toute façon je verrai cela demain il faut se reposer un peu et essayer de s'acclimater à cette chaleur humide qui vous plombe les épaules. Je transpirai comme un cochon !!
Le lendemain matin départ en bus pour rejoindre le sud de l'île, point de départ et de retrait des dossards.
4ème problème : J'arrive à la gare centrale ??? Pas de bus ??? Je vais voir un technicien qui me dit : "Si si, il arrive mais tout à l'heure. Bref 1h après le voilà qui arrive pris d'assaut par des coureurs étrangers pas très sympas, et bibi il reste sur la plateforme, car le bus c'est un 12 places !!! Bravo les transports en commun de la Réunion.
Au final, je récupère le bus suivant, lever 6h30 pour arriver au poste de retrait des dossards à 11h30, et sous 35 degrés. Magnifique !!!
Mais je reste cool quand même, c'est un peu exotique, la pilule passe un peu mieux. Je récupère enfin le dossiers, les maillots, casquettes, etc... Canal+ est là pour la première année, grosse ambiance, parfait.
Je rentre en milieu d'après midi, fatigué par être resté debout mais ça va, je commence à sentir la course, les gens , l'ambiance, ça monte un peu, ça fait du bien !
Mais toujours pas réglé le problème de la valise. Merde je ne vais pas courir avec ???
5ème problème : Le jeudi matin, je repars en bus direction l'aéroport, ils ont bien des consignes à l'aéroport ?? Ah non monsieur, y a pas de consigne ici, rien à l'aéroport !!
Là ça sent bon la galère, il me reste 3h avant de prendre le bus pour aller sur la ligne de départ. Il y a en face de la sortie principale un stand de l'office du tourisme, dernier recours. Une personne très sympa appelle plusieurs hôtels qui refusent de garder la valise. Dernière possibilité Internet, et là sauvé par le gong, il y a une application de consigne de bagages sur le net à la Réunion, une sorte de Airbnb de la valise et me voilà sauvé pour ce coup là !
Maintenant, il faut courir reprendre le bus avec toutes les affaires, les sacs de rechange, etc... Magnifique !!!
Je vous passe le transport, l'ambiance au départ qui était énorme, vraiment, jamais entendu un tel bruit, une telle ferveur, le Grand Raid comme ils disent, c'est un peu le Graal pour eux..
La course :
1. En ce moment il y a une épidémie de dengues, à la Réunion, et devinez quoi ??
Et bien les moustique y vont chier sur les bananes, et Jean-Yves au début manger bananes.
Mais très vite vomit bananes aussi. Et donc après 100 bornes sans pouvoir avaler un truc et ne pas vomir. Apparemment, il y aurait eu un nombre importants d'abandons liés aux vomissements et la diarrhée. Ca va être régime Coca et oranges toute la course.
2. Arrivé à peu près à 90/95kms, une averse violente d'environ 15min, alors là tout trempé, le mec, les fringues, les chaussures, les chaussettes, pourtant il fait très chaud, c'est la nuit noir, tellement noir. A merde plus de frontale, il faut changer les piles. Ah ou,i mais les piles de rechange elles font floc.. floc.. dans le sac à dos, car Jean-Yves il n'a pas bien fermé son petit étui plastique !!! Encore une merde ! Comment je fais pour repartir, une seule solution, l'application lampe torche de mon téléphone. Allez Mike Horn sort de ce corps !! Donc je me suis cogné une trentaine de bornes avec le téléphone dans la main gauche, et le bras pour écarter les branches, et éviter les cailloux. Comme je demandais à tous les ravitos si quelqu'un avait des piles de rechange, j'ai fini par en trouver un, mais il m'en a donné deux alors que ma frontale en compte 4. Mais c'est pas grave, Forest, il court, il est content, il voit rien, il se casse la gueule régulièrement, mais il approche de la 1500ème place, score très ambitieux mais qui me laisse de la réserve en cas de problème.
3. A près près au 110/115km je pense dans la grande descente de Cilaos, en pleine nuit dans une courbe, je perd l'équilibre et là je tombe un mètre plus bas sur un petit arbuste. Et là la trouille de ma vie !! Mon bras droit tient une racine que j'ai chopé dans la chute, et j'essaye doucement de monter mon bras gauche pour m'agripper plus, mais je sens qu'à chaque fois que je fais cela mon corps lui descends d'un cran, comme si l'arbuste allait lâcher, une concurrente arrive catastrophée, elle m'attrape le bras et crie "Au secours, je ne vais pas pouvoir tenir longtemps, il va tomber !!!" Heureusement une baraque arrive à ce moment, il prend un bon appui avec son pied sur un rocher et me sors de là. Ils m'ont demandé si j'allais bien et s'ils pouvaient repartir, j'ai dit oui, mais je suis resté en fait assis pendant 5min à me demander ce que ce serait passé s'ils étaient arrivés un peu plus tard. A partir de ce moment là, j'ai vraiment calmé le jeu, j'ai descendu tout cool, parce que bibi il avait la trouille.
Le jour se lève enfin, c'est la dernière journée quoiqu'il arrive maintenant. C'est pas compliqué, tu marches ou tu meurs. Chemin des anglais !! Alors là chaud patate, la partie la plus difficile de la course, courir pendant des heures sur des pierres volcaniques glissantes, dans tous les états ou le risque d'entorse et de chute est majeur. C'est décidé, j'envoie un message à Margaux, je viens de passer une nuit trop difficile, j'ai 3h de course devant moi dans des conditions hyper dures, j'abandonne !! Je m'assois sur un cailloux, et là tu refais ta vie quoi, tu réfléchis bien avant de prendre ta décision, et pleine conscience, mais abandonner un challenge comme celui là ça fait mal. Je ne peux pas abandonner, c'est pas possible, il va forcément y avoir un signe un moment donné, tout est contre moi, comme si quelqu'un quelque chose voulait que je ne termine pas cette course !! Alors pour faire chier je vais la terminer, et je vais même faire plus fort je vais essayer de finir dernier !!
Jamais de ma vie je n'aurai pensé finir dernier d'une course avec autant de plaisir, c'est magnifique d'être dernier en fait. Car à partir du moment ou je me suis mis cela en tête le moral est revenu, les jambes un peu aussi, mais par contre très mal au dos à cause de la chute, et là impossible de me mettre droit, mais je dois y arriver quand même. Je passe les deux dernières barrières 45' avant la fermeture, y a pas de soucis ça va le faire !!
Et c'est là que commence la folie réunionnaise.
A peine franchie la dernière barrière horaire, à 14km de l'arrivée, plusieurs personnes de l'organisation me rejoignent, m'arrêtent, et me lisent le règlement. Jean-Yves, quoiqu'il arrive maintenant, vous serez finisher du Grand Raid de la Réunion. Vous allez normalement terminer dernier, mais seulement et seulement si vous terminez cette épreuve sans assistance et dans le délai imparti de 16h au stade de la Redoute. Une équipe va vous accompagner pour éviter tout problème, un kiné, un ostéo, 3 pompiers et un professionnel du trail qui va vous donner quelques conseils dans la descente. Il y aura aussi au fur et à mesure de la descente de plus en plus de photographes, de journalistes, et de supporters pour vous accueillir alors faites votre possible pour rester calme, car vous allez voir ça fait drôle ???
Tu m'étonnes que ça fait drôle, pendant 1h des journalistes sans cesse à poser des questions avec leurs micros, téléphones portables, le caméraman de Canal+ qui courait en arrière dans la descente.
Et l'arrivée au stade, énorme, des gens partout, qui crient Jean-Yves dans tous les sens, qui veulent me prendre en photo, je suis accueilli par les deux vainqueurs totalement ébahis, François D'Haene qui me dit "Tu te rends pas compte que nous on a même pas eu la moitié de ça à notre arrivée, c'est du délire total".
Ensuite je passe la ligne d'arrivée, il y a des photographes partout, c'est absolument dengue !!
Mais....... ce n'est pas fini !!
On me fait passer à l'infirmerie, pour des tas de contrôles, prise de sang etc.. tout va bien, vous pouvez sortir. Il va être temps parce bibi, il a toujours pas son maillot finisher, qu'il réclame, ni sa bière. Je vais m'acheter une bière, je m'assois, et là un coureur en face de moi me dit "tu sais qui je suis ??" Non désolé ? Et bien je suis l'avant dernier, celui qui a passé la ligne d'arrivée 20min avant toi dans l'anonymat le plus total. Et là ça m'a fait tout bizarre !! Je lui ai payé une bière et on a fait copain. Mais pas le temps d'attendre car un journaliste réunionnais me demande au micro pour rejoindre la salle d'interviews. Et là bibi recommence à expliquer sa course et répondre aux questions. Soudain, oh merde il est l'heure, il faut que je reprenne le bus direction l'aéroport.
Ah oui mais là Jean-Yves c'est autre chose ! Les sirènes vont résonner dans Saint Denis en votre honneur ce soir, la Sécurité Civile va vous emmener escorté par des motards pour ne pas rater votre avion. Magnifique, ça roule à gauche à droite, et me voila à l'aéroport accueilli comme une star, les gens qui veulent me prendre en photo, des enfants, je ne comprends rien c'est du délire total.
Mais c'est pas tout !!
A peine monté dans l'avion, une hôtesse de l'air m'appelle par mon prénom, et me dit "Jean-Yves, le commandant de bord voudrait vous féliciter et vous proposer quelque chose ?" Oh putain, c'est quoi encore que cette histoire ? Et là, il me dit Jean-Yves si vous voulez vous venez en cabine de pilotage avec mon équipage et vous allez faire le décollage avec nous, vous aurez juste à appuyer sur un bouton, mais vous serez aux premières loges. Eh ouais, Jean-Yves Baron, fait décoller un Boeing 757 avec 300 passagers à bord. Une expérience extraordinaire de jeu vidéo.
J'ai regardé la presse de la Réunion aujourd'hui je suis à la une de tous les journaux.
UN TRUC DE FOU
Alors elle est pas DENGUE cette diagonale !!!
A ce tarif là, je veux bien terminer dernier une fois tous les dix ans..................
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