Triathlon de Paris le 8 Juillet 2012 par Nicolas Joba

Après avoir participé au Défi de la Pierre Percée les 23 et 24 Juin avec mon binôme David, 80 bornes d’orientation sous la pluie et dans la boue que nous avons eu bien du mal à boucler, j’ai, en ce week-end du 7 et 8 Juillet, pris part au Triathlon de Paris.

Inscrit depuis plusieurs mois pour répondre aux implications d'Emmanuel Guérinel, il faut bien avouer qu’avec à peine 200 km de vélo de route dans les jambes et 2 séances de piscine en 4 mois (pour m’assurer de ma capacité à nager 1500m), je ne suis pas gaillard à l’idée de m’élancer dans la Seine.

Première mauvaise surprise, le forfait de Manu il y a quelques jours. Williams dans l’attente des résultats du bac pouvait avoir le rattrapage le lundi matin. Heureusement, ce dernier a obtenu ce précieux diplôme qui a permis à son père d’arroser cet heureux événement... Deuxième mauvaise surprise, le forfait d’Olivier Poulain, surchargé de travail. Me voilà donc bien seul pour monter à la capitale. Tant pis, nous passerons un week-end en amoureux à Paname avec Valérie...

Départ 8h samedi matin, histoire de se débarrasser des formalités administratives au plus vite. 11h15 la tour Eiffel est en vue, 11h45, nous avons parcouru 200m sur les quais ! Je sors le vélo du coffre et décide de retrouver Valérie sur le Champ de Mars d’ici une heure. Retrait du dossard, 30 min, dépose du vélo au parc 30 min, Valérie me rejoint. Elle a trouvé une place gratuite à coté parc vélo.

Dernière formalité, la recherche du sac consigne et des lots et là une queue de 300m, je sens ma douce commencer à s’impatienter, même la vue de Stéphane Diagana la laisse de marbre, tiens je ne suis pas sûr qu’il ait pris la file d’attente celui là... 14h30, le petit déjeuné est loin, un plat de pâtes et nous rejoignons notre ami chez qui nous logeons, à Pigalle. Balade (magasin pour filles quoi) dans les Abbesses et nous rejoignons un couple d’amis pour une bouffe dans un restaurent du quartier.

 

Pour faire comme les copains (vrai triathlètes eux) je prends une bière à l’apéro, mais très vite j’enchaîne sur du blanc (fallait bien finir la bouteille) et du rouge (non sans me culpabiliser), mon pot belge à moi... dont je ne suis tout de même pas sur de l’efficacité.

Couché vers minuit, après avoir vérifié 25 fois que toutes mes affaires étaient bien là (Valérie s’est endormie depuis belle lurette).

Premier métro à 6h oblige, le réveil est mis à 5h15, mais pas besoin de réveil, les grosses averses tous les ¼ d’heure se chargent de me rappeler que je risque de souffrir (ce n’est que mon 3ème CD et à chaque fois je termine perclus de crampes à l’agonie).

6h, métro station Pigalle, je croise une foule bigarrée et je me promets d’arrêter les soirées qui ne finissent à pas d’heure en voyant la tête de certains.

Mon unique ticket de métro ne fonctionne pas, personne pour m’en vendre et pas d’argent à mettre dans le distributeur. Moi qui suis incapable de gruger je commence à paniquer... un black qui visiblement va se coucher se marre « Hé mec faut passer par dessus, il y a personne ! » et il enjambe le portillon. De toutes façons, je n’ai pas le choix.

Me voilà dans le métro et là, la procession des sac blancs de l’organisation me rejoint, drôle de manège entre ceux qui vont se coucher et ceux, comme moi, qui se demandent ce qu’il font là en plein mois de Novembre à aller faire trempette dans la Seine. J’ai quand même signé une décharge pour préciser que je connaissais le degré de pollution du fleuve, mais je ne préfère pas savoir, je fais confiance à Chirac !

Arrivé sur le Trocadéro, je commence à maudire Manu qui a certainement eu peur qu’une nouvelle fois je le ridiculise, d’ailleurs la météo ressemble étrangement à celle de Dinan... Je prends mon portable, mais en voyant l’heure je me dis que je n’ai pas le temps de le réveiller.

En combinaison, mais rien aux pieds je me dirige, la peur au ventre vers le départ 2 km pied nu sur les quais ça commence à faire long, certains abandonnent leurs tongs ou vieilles chaussettes avant de rentrer dans l’eau, moi je ne sens plus mes pieds.

L’eau est à 21°C, non non elle n’est pas polluée et pas si désagréable, et oh divine surprise un fort courant nous pousse vers le départ . Stéphane Diagana et Richard Dacoury sont à mes cotés, je leur dit qu’on va exploser nos records en natation, j’ai juste un petit sourire poli en guise de réponse, c’est pas aujourd’hui que je discuterai avec un champion d’Europe et un champion du monde.

C’est parti, la glisse n’est pas bonne, mais je vois les suiveurs qui ont du mal à me suivre en marchant, c’est bon signe, le supplice ne va pas durer longtemps. Deux trois tasses, c’est pas pire que dans le canal à Caen, sauf à l’approche des bateaux mouche où on peut deviner le menu de la veille.

Sortie de l’eau en 24 min, je ne regrette pas ma longue séance d’entraînement annuelle.

Ensuite 5’26 pour sortir du parc, là je manque de pratique.

C’est parti sur le vélo, le peloton est impressionnant et la route trempée, je suis inquiet avec mes roues gonflées à bloc (8 bars), mon compteur ne fonctionne pas, mais j’ai l’impression que ça roule pas mal. En tout cas je reste fidèle à ma stratégie, prendre le moins de relais possible et ne pas ma mettre dans le rouge.

A chaque virage, une bonne douzaine de demi-tour, ça tombe de partout, je chasse une fois ou deux, évite les plus imprudents au sol et constate qu’il y a des dizaines de gars en train de réparer les crevaisons, je croise donc les doigts et me mets encore dans la roue, en me disant que celui que je suis participe en relais...

Nous voilà sur les quais, mon compteur qui s’est réveillé m’indique 45-46, la tour Eiffel en point de mire, tout baigne et quelques frissons me parcourent l’échine quand nous arrivons devant une foule impressionnante qui ne ménage pas ses encouragements.

Quatre minutes dix plus tard (oui je sais c’est pas terrible, je viendrai m’entraîner avec les jeunes David !), j’attaque la CAP prudemment, car j’ai jusque là toujours eu des crampes sur ce format... et je regrette les 2 verres de blancs d’hier soir.

Je regarde ma montre, il doit y avoir erreur, 1h40 jusque là, 1h05 pour 40km en vélo, il faut retenir la recette du pot Belge !

4’30 au premier kilo, je rattrape le « Dac », mais après le râteau de la natation, je n’ose rien lui dire, les sensations sont bonnes, mais prudence, d’ailleurs au km 4 je sens une petite gène, je bois 3 verres d’eau à une vitesse record, 2 morceaux de bananes et je relance prudemment dans les côtes. Nous arrivons au Trocadéro où j’attends de voir la seule personne susceptible de m’encourager, personne, Valérie ne s’est tout de même pas arrêtée au Sexodrome avant de venir ! Je boucle la CAP (en 38’12 mais qui ne fait que 8 km 61), pas de Valérie, un peu déçu je finis fort en pensant au temps établi par Manu il y a 2 ans, me voilà donc en 2h17, je crois qu’une nouvelle fois je l’ai battu.

Je comprends également pourquoi Valérie ma raté, je lui avait annoncé 2h40-45, je suis allé trop vite et elle me guette encore sur te Trocadéro !

Malgré le peu d’encouragements, je suis très satisfait et surpris de mes performances, mais le lieu est tellement magique qu’il est certainement porteur (le courant de la seine, le peu de dénivelé et le drafting en font également un CD très rapide).

Bref, me voilà une nouvelle fois premier du TC Val sur un triathlon, je ne suis pas peu fier et vous invite à participer au moins une fois à cette épreuve, même si pour les puristes, notamment en vélo, il peut ne pas paraître très intéressant et que, oh danger, c’est la fin des soldes pour les femmes.

PS : Je n’ai pas de photos de course et pour cause, si quelques unes de Pigalle vous intéressent, faites moi signe.

Nicolas, 2 courses cette année, 2 victoires !