Brevet 300 kms Vélo de Vendôme le 9 Avril 2011 par Mickaël Royer

Salut tout le monde,
je passais le 9 Avril 2011 le brevet de 300 km de qualification pour Paris Brest Paris après celui de 200 il y a un mois à Rennes. Départ samedi à 20h d'Avranches ( je voulais partir à 18h30 ! ) direction Vendôme avec le Caddy Life sans banquette, un matelas et un vélo prêté par Gadbled là où j'ai commandé mon Orbéa. En arrivant , je vois une pancarte juste avant Vendôme Villiers sur Loir, qui me rappelle le triathlon de merde de 2007 où j'avais juste fait la natation !!! et David avait abandonné en vélo transi par le froid et la pluie. Je me dis que j'espère que ça se passera mieux cette fois!! Coucher à minuit , réveil à 3h15 pour un départ à 4hen ayant très mal dormi sans doute le stress  car je me suis réveillé plusieurs fois en pensant aux 300km qui m'attendaient. Inscription, petit café , je retourne à la voiture dans la rue d'à coté pour me préparer. Je reviens à 3h55 devant le local où doit avoir lieu le départ , personne !! Un gars arrive catastrophé , je lui demande où sont les autres concurrents : tous partis, le départ est libre après avoir retiré son carnet de pointage et les premiers sont partis à 3h45!!! Eh ben, ça commence bien !! On roule un peu , le gars est du coin et connais le début du parcours heureusement, on rattrape des vélos couchés mais qui vont pépère alors on décide de rouler un peu plus fort pour en rattraper d'autres. c'est chose faite après 10 bornes , un groupe de 3, c'est toujours ça. Un me demande si j'ai une carte postale timbrée. " Pourquoi faire ? " en fait , le premier pointage est à 60km , arrivée donc vers 6h15 et pas un commerce d'ouvert donc pour faire tamponner notre carnet. Il faut donc dans ce cas poster une carte postale du bourg avec son nom et son heure de passage. On est 5 et tous néophytes sur les brevets et donc pas un  au courant ce cette "coutume" !! On continue à rouler en se disant qu'on verra bien ! Mon éclairage est OK  ( frontale plus lampe a LEDs sur le cintre plus une à l'arrière ) je suis froid encore , je suce les roues et n'ai pas de très bonnes sensations malgré mon habitude de rouler de nuit pour aller à Fougères.On rattrape un groupe de trois qui n'ont pas plus de carte postale que nous ! On rejoint le gros du peloton ( une bonne vingtaine , on était 38 au départ ) , les gars devant moi enquillent et doublent directement le peloton qui allait plus lentement. On arrive au bled concerné pour le pointage, entrée du bourg , une maison allumée fenêtre ouverte, je m arrête, les gars me demandent pourquoi. Je vais demander une enveloppe et un timbre, pardi pour assurer notre pointage. Sort un bout de bonne femme dépenaillée et bourrée, qui dormait dans son fauteuil et qui mets un temps fou à comprendre la situation et ce qu'on lui demande. elle finit par nous donner ce qu'il faut contre une pièce, on poste nos noms et heure et on repart. Il est 6h30. le jour apparait et j'ai toujours froid malgré bandeau polaire le corsaire du club, des gants longs et des sur-chaussures !! Je baille aux corneilles toutes les minutes. En fait , je commence à me demander ce que je fais là ! Je commence à avoir mal au dos comme ça m'arrive sur le vélo ( JC Pouquet m'avait remis d'aplomb après le stage ), j'ai mal au cul avec une selle nouvelle et avec un vélo un peu trop grand pour moi. je me dis que si c'est comme ça après 70 km , je suis pas arrivé et comment ce sera à 200 bornes !! le moral baisse et je fais donc une Jean Yves Baron : c'est décidé , je fais encore 10km et je fais demi tour pour rentrer me coucher dans la bagnole tellement je suis cuit. et puis de toute façon, c'est de la connerie de vouloir faire Embrun et PBP en 8 jours etc etc ..... et puis le temps passe et je roule encore. il fait jour, je me réchauffe petit à petit, je suis mieux et le moral est revenu !!! Arrivée à Baugé , 2è pointage dans un bar , un café un croissant et 2 pains au chocolat et c'est reparti après 15mn de pause. L'ambiance est bonne dans le groupe, je parle triathlon avec un gars qui en a fait 13 ans , avec un autre qui connait bien Avranches... le temps passe plus vite mais après 140 bornes j'ai pas de bonnes jambes avec un coup de moins bien.

Je suis pas trop inquiet car avec l'expérience je sais que ça va revenir sur la durée. le prochain pointage et donc pause est à 172km à Azay le rideau. je suis pas mécontent d'y arriver car il commence  à faire chaud, il faut que je me dessape un peu. on y arrive à 11h , s’arrêtent encore dans un bar , on fait tamponner nos carnets, je commande une bière car j'ai soif et je me dis que ça va etre un plaisir avec un des sandwichs que j'ai emmené. Un gars me dit étonné: " tu prends une bière ?" il me mets dans le doute mais je confirme à la serveuse " oui une pression SVP ". Nom de Dieu , le gars qui va empêcher un TC Valien de prendre une bière quand il en a envie, il est pas né, foi de sanglier !!! on repart vers le pointage suivant qui est au 220 ème km de l'autre coté de Tours. Et là , au fur et à mesure, la forme revient . J'ai des sensations de mieux en mieux. Je n'ai plus mal au cul ni au dos, j'enroule calmement en roulant en tête du groupe le plus souvent aux alentours de 30-32kmh sans forcer. on est 3-4 à mener le groupe, les autres un peu plus dans le dur restent derrière. et puis ça dure comme ça , je me freine pourtant en prenant bien garde à ne pas être trop fort mais je tourne bien les jambes à 95- 100 tours min. Je prends de plus en plus de plaisir . On rejoint le 3 è pointage bourg de pointage au 220è km ( ça y est c'est la plus longue distance que j'ai jamais faite en vélo ! ) : même punition : une mousse , un sandwich et on repart. et les jambes sont toujours là, un véritable régal. On est sur le retour mais face au vent de nord est qui souffle à 30-40 km/h. Les gars lâchent un peu alors je temporise, car plus personne ne prend de relais. je roule à 25-27 seul face au vent pendant un moment. les gars me remercient. Je leur réponds que ça me dérange pas, car j'étais bien content au brevet de 200 qu'on me tire de la même façon car j'avais vraiment sucé les roues au retour face au vent bien plus fort de Bretagne. On continue ainsi, je fais toujours gaffe d’être "en dedans " pour que ça me laisse pas trop de traces. J'attends en haut des cotes car les gars sont bouillis et je reprends toujours le tête du groupe. 3 d'entre eux après discussion décident de lâcher. On continue à 5. Il n'y a plus de pointage jusqu’à l'arrivée à Vendôme. On passe 260 km au compteur et je suis toujours aussi bien ! ( je pense aussitôt à Paris Roubaix qui fait aussi 260 km et je souris tout seul sur le vélo en pensant à Camille qui " flahute " derrière l'équipe de Van Petegem !! ) En fait , je comprends pas trop ce qu'il m'arrive. je me dis que j'ai bien sur-compensé du stage après une semaine cool à l'entrainement. J'ai mis aussi pour la première fois sur le vélo mes manchons de compression et suis persuadé que ça y est aussi pour quelque chose. Le vent est de coté pour rentrer, c'est mois dur qu'avant. Je commence à être cuit, on s’arrête dans un bar pour remplir les gourdes une dernière fois avant l'arrivée. On rentre "dans le dur" à 3 car 2 autres ont lâché et n'ont pas voulu qu'on les attendent. Arrivée à Vendôme , soulagé d'en avoir fini, la fin était longue, des grands bouts de ligne droite dans la plaine. Je pose pied à terre content d'avoir passé ce 2ème brevet avant ceux des 400 et 600 en mai et juin. je fais le point avec mon compteur : ça fait bizarre un peu : 312 km, 11h05 de vélo , 28,2 de moyenne. Je range vite fait le vélo dans la voiture, me change et m'aperçois que je ne suis pas cassé de partout, je m'étire et marche bien c'est bon signe, la récup devrait pas trop être dure. Je vais faire tamponner mon pointage final, ( ça aurait été con d'oublier !! ) pour valider le brevet. Retour avec 3h de route et 3 bouteilles de St Yorre, Rozana et Quézac plus loin pour arriver à Avranches à 21h. Je craignais le coup de barre mais ça a été. Le plus dur était le réveil à 5h30 ce matin car je suis de garde à Fougères aujourd'hui !! un petit footing de récup de 30mn avec beaucoup d'étirements suffiront pour aujourd'hui. La récup est bonne comme prévu, pas de grosse courbatures. Voilà, c'était déjà une petite aventure humaine qui m'a vraiment donné envie d'aller jusqu'au PBP. Vivement le brevet de 400 km à Avranches le 21 mai !!
Micka.