Brevet 600 km Vélo de Mortagne au Perche le 25 Juin 2011 par Mickaël Royer

Salut la troupe

De retour de Mortagne au Perche où j'ai fait le dernier brevet qualificatif pour le Paris – Brest - Paris après ceux de 200, 300, et 400 km. Le départ était le Samedi 25 Juin le matin à 4h00, je suis donc parti comme pour le 300km la veille au soir avec le Caddy Life sans banquette, un matelas et le vélo à 22h00 ( je voulais évidemment partir plus tôt !! ), arrivée à minuit, coucher avec un réveil mis à 3h15 pour le départ à 4h. Entre temps, des jeunes fêtards sont venus sur le parking vers 1h30 et j'ai eu ensuite du mal à me rendormir !! Départ donc à 4h00 avec un peu d'inquiétude sur cette fatigue alliée à 2 nuits agitées au boulot dans la semaine, plus la gastro du week end précédent qui ne s'est terminée que mardi !! Après avoir ausculté la météo, rien à craindre : il va faire beau, je peux donc être serein ( pas de pluie ni de vent, donc je décide de prendre le départ !!!!!!!!! )

On est 64 au départ, et on part plein Sud-Ouest pour aller vers la Mayenne, puis Ancenis et faire le tour de Cholet avant de revenir par la Sarthe et l'Eure et Loir. Il est donc prévu d'avoir le vent de face pendant 300 bornes toute la journée !! Il souffle à environ 30-40 km/h. On est en peloton donc et déjà pas nombreux à tourner devant !! Premier pointage au km 93, il est 7h00 ( 31 km/hde moyenne ). On trouve une boulangerie et à peine 5 min après des gars repartent, j'enquille rapidement pour prendre le groupe, car d'autres prennent plus leur temps. Le problème , c'est que ma gourde est vide et qu'il n'y avait pas de bar pour faire le plein. J'en parle à un gars à coté de moi, " va voir la Toyota Verso noire derrière, c'est mon frère et ma belle soeur, ils me suivent toute la journée et j'ai un pack d'eau". Je m’arrête carrément avec eux pour faire ma gourde d'Hydrixir en me disant qu'il ne faut pas que je me foire sur l'énergétique et l'alimentation. Je repars donc avec 2 ou 3 min de retard, sans trop m'inquiéter, car sur les arrêts pipi, je rentrais assez facilement. Je les voyais dans les lignes droites et me rapprochais gentiment, sauf qu'à une sortie de bourg, je me plante de route, m'en aperçois et fais demi-tour. J'ai peut être à ce moment 2 km e retard, car même dans les grandes lignes droites, je ne les vois pas !! Je suis obligé d'appuyer face au vent et je ne rentre sur le groupe qu'1h30 après et 50km de poursuite !! juste avant le 2ème pointage de Cossé le Vivien ( km 151 ) avec toujours 31 km/h de moyenne !! Je suis forcément un peu cuit et accuse le coup ! J'ai mal aux lombaires et au cervicales, un peu comme d'habitude. Je m'étire dès que je peux. Je me remets une lombaire à plat dos en plein milieu du bar en croisant un genou les bras en croix ! Les gars sont toujours aussi pressés et ne perdent pas de temps aux pointages. J'ai un peu l'impression d’être dans une course et je n'ai pas le temps d'enlever ma veste manches longues alors qu'il fait déjà chaud !! Je passe donc ensuite environ 1h dans les roues à mouliner pour me refaire la cerise !! On est un groupe de 14 et on tourne bien, tout le monde prend des relais et je me suis requinqué.
On atteint Ancenis ( km 233 ) sans trop de fatigue avec encore 30,5 km/h de moyenne avec toujours le dos raide. On se donne rendez vous 20 min après en se répartissant dans les commerces pour pointer et manger ( il est 14h00 et je peux enfin me mettre en court ! ) . On se retrouve bien au pont d'Ancenis et on repart vers le pointage suivant toujours vent de face. On a en fait 3 voitures suiveuses qui ont tout ce qu'il faut. L'espace d'une journée, on se prend pour des pros : quand la gourde est vide, tu décroches de 100m à une voiture pour faire le plein et hop !! On ne s’arrête donc pas dans les bleds et on enquille les km toujours homogènes. Il fait quand même très chaud ( 31°C ) et il faut toujours y faire attention sur l'hydratation. Le pointage des 300km derrière Cholet est atteint pile en 10h00 de vélo avec 30 km/h de moyenne face au vent. C'est limite raisonnable, mais en peloton, on n'a pas l'air trop marqué.
Les coffres des voitures s'ouvrent : " Qu'est ce que vous voulez manger ? " Qu'est ce que tu veux de mieux ? On a prévu cotiser quand même, mais limite on se ferait engueuler de le proposer ! Entre 300 et 350 km , j'ai même de bonnes jambes et emmène souvent de bons relais vent de coté ou de dos enfin! Et là, c'est le 2ème effet Kiss Cool qui se profile, il fait un cagnard, je suis planté, mais je suis pas tout seul, car je suis quand même le groupe derrière certes, mais je suis. On arrive péniblement au pointage de 390 km à 18h00, exténués surtout par la chaleur après 13h00 de vélo effectif ( j'avais mis 16h00 pour faire le brevet de 400 km !! ). On prévoit de s'arrêter 20 min, on y est en fait 45 min !! Un petit bourg avec fontaine, robinets, bancs... Certains dorment 5-10 min, j'en profite pour bien me réhydrater et m'alimenter. On repart requinqués et beaucoup mieux qu'avant l’arrêt, on reprend donc notre rythme de croisière, mais on est plus que 9 puis 7, car 2 s’arrêtent à dormir chez des proches dans la région (le délai maxi pour valider le brevet, c'est le dimanche à 21h00 !! ). On convient de rouler jusqu'à Montoire sur le Loir ( pointage des 500 km ), mais on fait un arrêt bouffe vers 20h30 ( il fait encore 29°C ) et on passe en configuration nuit ( lumières, gilets fluorescents, une voiture devant en feux de détresse, un Trafic derrière avec un gyrophare !! ).
Ça commence a être vraiment dur, je change constamment de position sur le vélo pour essayer de me mettre mieux pour le dos, je m'étire …, mais ça ne suffit pas. Je ne passe pas souvent devant, le rythme baisse ( mais toujours forcément la nuit ). On atteint le pointage de Montoire sur le Loir ( km 500 ) vers 23h00. C'est la fête dans la ville. Je pensais qu'on allait faire une pause mais 10 min à peine après, on est reparti. Jus te le temps de lire un SMS de Damien Lanée " il pleut pas au moins ". pauvre con ! On repart donc, je suis un peu cassé malgré des étirements. On atteint le dernier pointage ( km 555 ) à 1h00 du matin. Je suis maintenant constamment derrière et m'efforce juste de suivre le rythme. C'est dur, d'autant qu'on revient dans le Perche et que les bonnes côtes sont fréquentes !! J'ai des grosses douleurs dans les hautes dorsales avec des coups de jus électriques et des crampes dans les épaules. Dernier pointage km 555, j'ai du mal à descendre de vélo, on poste une carte postale pour pointer. Et là, les 2 dernières heures, je les passe à réfléchir sur la fraicheur nécessaire qu'il faudra au départ du Paris - Brest – Paris, le 21 Aout, à mes douleurs dorsales que j'aurais après Embrun sans pouvoir voir d'ostéopathe avant le départ de Paris et au fait qu'il vaut mieux préparer séparément les 2 épreuves, que l'objectif est d'abord Embrun et que j'aurais peu de temps pour le Paris – Brest - Paris. 2 heures de réflexion jusqu'à l'arrivée donc qu'on atteint à 4h00 du matin en 24h ( 21h de vélo effectif et 29 km/h de moyenne ). Je suis quand même bien content d'avoir réalisé ces brevets, car j'ai encore appris à mieux me connaitre à repousser les limites dans la gestion de l'effort, des coups de bambou et surtout acquis de l'endurance qui j'espère me servira pour Embrun. Je n'ai donc pas fait tamponner mon carton de pointage à l'arrivée de ce brevet pour ne pas valider mon inscription pour le Paris - Brest - Paris. L'unique objectif reste Embrun pour lequel il restera 4 semaines de préparation après une semaine de récupération complète.

Voilà bonne nuit à tous
Micka

Salut la troupe