TC-Val - Récits de course

Récits des épreuves majeures réalisées par les athlètes du TC Val.

Ironman de Bolton le 2 Aout 2009 par David Tencé

Mise à jour le Dimanche, 04 Août 2013 15:03

Et oui mes amis, pour la 4e fois de ma petite existence de triathlète, je suis un " IRONMAN ".
L’épreuve a eu lieu le 2 août et il est vrai que ce récit arrive un peu tard. Mais cette année, je ne sais pas pourquoi, mon inspiration m’a fait défaut.
Enfin, après quelques jours de récup et quelques " vertes " pour refaire du jus, je me décide à vous raconter mon séjour outre manche.
Comme beaucoup d’entre vous le savent (parfois à leur dépend), le triathlon " longue distance " connait une popularité croissante.
La conséquence de cet engouement est qu’il faut s’engager très vite sur les épreuves (parfois 1 an à l’avance) sous peine de devoir les regarder à la télé ou sur internet.
L’an passé, après Embrun, j’ai mis quelques semaines à redescendre de mon petit nuage.
Ensuite, tout doucement l’automne s’est installé et je me suis consacré à quelques travaux dans la maison en oubliant presque ce que signifiait le mot " Triathlon ".
S’en est suivi la fin de l’année accompagnée de sa traditionnelle dinde aux marrons, sa bûche de noël et ses chocolats en tout genre.
Et puis, janvier est arrivé et c’est vers le 5 ou 6 que c’est arrivé ! Ma propre balance qui habituellement ne me fait que des compliments, m’a annoncé froidement que je pesais 75 kgs. Il faut dire qu’après les festivités de Noël, j’avais aussitôt enchainé sur les bonnes galettes des rois fourrées à la frangipane.
C’est alors que j’ai ouvert les yeux et me suis dis : " Fils, il faut te reprendre en mains ! ".
Je me suis donc rappelé que j’avais émis l’hypothèse de faire l’Ironman de Lanzarote en 2009.
Et oui, j’suis comme ça moi, il me faut un objectif pour me motiver.
Je me connecte paisiblement sur leur site et là est écrit : " Sold out "!! En gros ça veut dire " C’est trop tard mon grand, fallait t’y prendre plus tôt ".
Je suis un peu navré mais bon, pas de panique, je me connecte sur le site " IRONMAN " pour voir ce qu’il reste de dispo. Et là, je vois qu’il reste des places pour le Canada, l’Afrique du Sud et l’Angleterre. Je me dis " chouette, Canada ou Afrique du Sud, je vais proposer à ma petite femme un voyage en amoureux à l’autre bout du monde où il n’y aura qu’elle et moi et un tout petit jour consacré au sport !!!"…... A ma grande surprise Caroline accepte le deal.
Nous décidons de valider le Canada car l’épreuve est au mois d’Août.
Bon c’est vrai, c’est un peu loin mais en même temps on a peu de vacances et puis nous n’avons jamais fait de voyage de noces et puis quand on sera mort on ne partira plus en vacances…etc…Bref, on était emballé à l’idée de traverser l’océan.
Comble de la malchance, 2 jours plus tard, alors que je me voyais déjà nager dans les eaux claires du " Lake Okanagan " on me répond une nouvelle fois : " Sold out ".
Je suis désemparé, il ne reste plus que l’Ironman UK et là c’est carrément moins romantique. Enfin, comme j’avais vraiment envie de faire un Ironman, je prends mon air de cocker triste pour annoncer la nouvelle à Caroline: " Euh sinon, il y a aussi l’Angleterre, c’est moins loin, c’est moins cher et puis cela peut être sympa d’y aller avec les enfants, en plus tu pourras perfectionner ton anglais et puis quand j’étais lycéen, j’avais fais un séjour linguistique en Angleterre et il avait super chaud! " et de poursuivre: " Et puis tu t’imagines bien qu’un pays qui a enfanté des Beatles, des Rolling Stones et des Woody ne peux pas être foncièrement mauvais ".
L’argumentaire était " béton ", donc c’était décidé, notre destination 2009 serait Bolton, ce n’est pas la plus exotique des destinations IRONMAN, mais c’est peut-être la plus atypique.
Quelques tours de roues et quelques foulées plus tard, nous voici au mois de juillet prêts à prendre la route (et la mer) vers notre destination de vacances.
Le 28 juillet à 23h nous embarquons donc à Cherbourg. Nous arrivons le lendemain matin à 6h00 à Poole et nous prenons la route pour rejoindre Bolton.
Les 400 kms de route se passent dans des conditions extrêmes, tous phares allumés, essuie-glaces sur position 3, on se croirait dans un remake de " Bienvenu chez les Ch’tis " version british.
C’est à ce moment que Caroline comprend vraiment que les petits shorts, petits hauts bien décolletés et maillots de bain en tous genres dont elle a encombré les placards du camping-car n’auront que peu d’utilité.
En fin d’après midi, après avoir failli provoquer 72 accrochages et 27 accidents mortels (conduite à gauche oblige), nous arrivons sur site. A présent l’objectif est de trouver un camping proche de " Rivington réservoir ". N’ayant rien réservé, nous demandons à quelques autochtones : " Please, could you tel me where can we find a camp site ? " Les braves gens nous regardent comme si nous avions une queue sur le front et nous expliquent que dans cette jolie province, il n’y a jamais de touristes….donc pas de touristes, pas de camping !
Là, le stress commence à nous envahir, d’autant plus que quelques heures auparavant, sur une aire de repos près de Birmingham, 2 routiers français m’avait dit : " Tu vas à Bolton ? Putain, fais attention, là haut ça craint, il ne faut pas dormir n’importe où avec ton camping-car".
J’essai de rester positif, mais je dois avouer qu’à ce moment je me suis vraiment dis que j’avais embarqué toute la famille dans une véritable galère.
Heureusement, vers 18h00 après avoir questionné la moitié de la ville, un commerçant nous dit qu’il croit qu’il doit y avoir une ferme à la sortie de la ville qui peut recevoir des campeurs.
Nous arrivons dans cette ferme vers 18h30 en se disant que c’était notre dernière chance de trouver un emplacement sûr pour poser notre maison roulante.
La maitresse des lieux nous dit " désolé si vous n’avez pas réservé c’est complet ! "........ " Ou sinon, pour 27£ par nuit il me reste un coin de terrain dans la boue et sans électricité ".
Malgré le côté un peu cavalier de la gente dame, nous acceptons la proposition sans rechigner.
Les 3 jours précédents la course sont très calmes, nous nous levons tard, jouons avec les enfants, faisons les cahiers de vacances, lisons, faisons de longues siestes tout cela sans quitter le camping-car puisque la pluie tombe presque sans discontinue. Seul une petite éclaircie le vendredi nous a permis de faire une balade pédestre près du " réservoir " (retenue d’eau).
La pression monte d’un cran la veille de la course lors du dépôt des sacs et des vélos.
Au détour des allées du parc, je suis ravi de croiser de vrais puristes. Je ne vous parle pas de ceux qui arrivent affutés comme des lames de rasoir, un piercing dans le nombril et un vélo neuf à 10 000 euros pour faire péter le chrono. Non, je vous parle de mecs et de nanas qui considèrent le triathlon IRONMAN comme un mode de vie plutôt que comme une discipline sportive, exactement dans l’esprit des pionniers et de ceux qui m’ont fait aimer ce sport au début des années 90. Leurs vélos doivent sortir tout droit des ateliers de Doc (vous savez le Doc de "retour vers le futur").
Ils ont des prolongateurs fixés à la verticale, des roues à bâtons si lourdes qu’on croirait qu’elles sont en bois, 2,5 kg de Powerbar collé sur le tube supérieur du cadre, des portes bidons dans tous les sens, des sacoches de selle dans lesquelles il doit sans doute y avoir 3 boyaux, 2 chaines, 1 caisse à outils Facom, 3 sandwichs saucisson-rillette, 1 couverture de survie et 1 matelas pneumatique.
Ce qui me plait chez cette population de triathlète, c’est qu’ils iront de toute façon chercher leur t-shirt " Finisher " même si cela doit se faire en marchant ou en rampant. Et moi avec mon modeste niveau, je m’identifie plus à eux qu’à ceux qui bâche parce qu’ils ne sont pas dans leur temps de référence ou parce que la qualif est d’ores et déjà ratée.
Le parc à vélo et le village des triathlètes sont installés au beau milieu d’un champ que les vaches ont acceptées de libérer quelques heures plus tôt. Autant vous dire qu’avec les m3 d’eau qui sont tombés, chacun doit redoubler d’ingéniosité pour se mouvoir…des chaussettes en sacs plastiques pour certains, des bottes en caoutchouc pour les plus prévoyants. On voit même des bottes en caoutchouc avec des fleurs pour le plus coquettes.
Concernant l’organisation, je dois vraiment leur tirer mon chapeau. En 3 jours et malgré le déluge, ils ont réussi à mettre en place un village IRONMAN digne de ce nom. Ils ont disposé ci et là des cartons et des caillebotis permettant d’accéder au champ sans avoir de la boue jusqu’au genou.
2 août: The race.
Dimanche matin 5h00 après un rapide petit déjeuné, toute la famille m’accompagne vers le parc à vélo. La pression est à son comble et la queue impressionnante pour accéder aux toilettes en atteste.
Vers 5h30, les 1700 athlètes sont appelés à se rendre sur la ligne de départ qui se situe à 400 m en contre bas du parc à vélo.
Arrivé près de l’eau, je m’isole pour faire un dernier pipi et la petite taille de mon organe me confirme que la température n’est vraiment pas élevée.
Le premier contact avec l’eau à 13° me fait l’effet d’un bonbon Fisherman’s Friend (ceux qui connaissent la pub comprendront) et je regrette de n’avoir pas trouvé de cagoule. Beaucoup d’athlètes en sont équipés, il y en a même qui ont des chaussons en néoprène.
Heureusement pour nous tous, les organisateurs ne tardent pas à donner le départ.
Dans les premiers mètres de course, le froid m’oppresse et fait accélérer mon rythme cardiaque, j’éprouve des difficultés à nager en mettant la tête dans l’eau car cela me provoque des étourdissements.
Plus tard ce sont mes pieds puis mes jambes qui se paralysent…j’ai la sensation d’être sous péridurale.
Mes doigts sont aussi gelées et me provoque une onglée douloureuse.

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Ironman d'Embrun le 15 Aout 2008 par 4 TC Valiens

Mise à jour le Dimanche, 04 Août 2013 15:04

Pour le commun des mortels, le 15 août, c’est le jour de l’assomption, une fête religieuse dont tout le monde à oublié le sens, mais qui donne un jour de repos supplémentaire et c’est cela le plus important.
Pour un triathlète, le 15 août, c’est la date de «l’Embrunman ». Une épreuve longue distance (format Ironman) qui est, et restera mythique à plusieurs titres :
- C’est une épreuve qui se déroule en montagne avec des dénivelés importants sur les parties cycliste et pédestre.
- C’est donc une épreuve exigeante et méfiance à celui qui ne l’aborde pas avec humilité.
- C’est une épreuve organisée par une association qui souhaite rester indépendante vis-à-vis des promoteurs type « IRONMAN » ou autre.
- C’est une épreuve qui réuni des athlètes qui viennent relever un défi, se prouver quelque chose ou tout simplement apprendre à mieux se connaitre.
- Peu de professionnels s’alignent au départ car l’épreuve est exigeante et peu rémunératrice.
- Enfin, à Embrun il y a une ambiance indescriptible que seuls les puristes peuvent apprécié (ce serait trop long à expliquer).
Cette année, 4 triathlètes du TC VAL avaient décidé de relever le defi :
- Yann Ledorze 1er participation
- Anthony Azé 1er participation
- Mickaël Royer 4e participation
- Et moi-même pour la seconde fois
Je me penche quelques minutes sur le clavier pour compléter le résumé que Micka à déjà envoyé et vous faire part de ce que j’ai vécu dans cette course de folie.
Cette journée du 15 août commence en fait le 14 août par le dépôt des vélos.
Vers 17h nous nous rendons tous les 4 vers le parc pour accrocher nos vélos la tête en bas aux bonnes vieilles barrières métalliques galvanisées type « mai 68 ».
Le David étant maniaque il avait prévu les mousses pour protéger la monture.
Ensuite nous nous dirigeons vers le traditionnel briefing où je me rends avec Yann et Antho (Micka étant déjà occupé à réserver le restaurant où il pourrait se faire péter la lampe le lendemain de la course) et pour le 25e anniversaire, l’organisation avait mis les petits plats dans les grands avec l’installation d’un écran géant pour schématiser les propos de G.Iacono (président) et des arbitres. Cette formalité accomplie, nous retournons vers le plan d’eau pour retrouver nos petites femmes qui font bronzette et nos enfants qui pataugent généreusement.
Vers 19h30 chacun retourne vers sa base afin de diner copieusement et se reposer avant le D-Day.
Vendredi matin 4h00, ma montre me sort de mon sommeil en me chantant une mélodie de bip-bip. Mes yeux sont encore collés car je ne me suis débarrassé des démons de Nice que vers 2h du matin. Malgré tout, je gicle rapidement du lit pour aller prendre mon petit déjeuner.
En regardant par la fenêtre, je constate que la météo n’a pas l’air au beau fixe et cela se confirmera quelques minutes plus tard lorsqu’un orage venu d’un autre monde nous tombe sur la tête.
Nous décidons alors de mettre nos combis de natation et de nous rendre au dernier moment dans le parc à vélo.
Vers 5h30 nous arrivons dans le parc à vélo… il y a de grosses flaques d’eau partout mais la pluie à cessée.
Le speaker boost les derniers arrivés afin qu’ils se dirigent vers la plage ou sera donné le départ quelques minutes plus tard.
Une fois les préparatifs terminés nous nous encourageons mutuellement et nous dirigeons vers l’arche de départ.
Le speaker essaye de réchauffer les triathlètes et le public en les faisant frapper dans leurs mains et à 6h00 alors qu’il fait encore nuit, le starter retenti pour libérer les 1100 concurrents.
La natation se déroule sans encombre pour les 4 « TC Valiens », pas de passage de bouées avec 2 gars en dessous de moi et 3 au dessus. Il faut dire que nous avions fait quelques séances d’entrainements pour reconnaitre le site et qu’en ce qui me concerne, la natation est la discipline ou j’ai réalisé le plus de progrès cet hiver. Avant je nageais comme une clé à molette et maintenant je nage comme une clé à molette en carbone (elle n’est pas de moi mais d’Antho).
Bilan après 3800 m : Antho : 57 mn 01s
Yann : 59 mn 35s
David : 1h 00 mn 09s
Micka : 1h 13 mn 45 s
En arrivant dans le parc à vélo, je retrouve Antho qui est prêt à partir et Yann qui est en cours de préparation.
Je fais une transition correct, mais après être sortie du parc, je me rends compte que j’ai oublié mon coupe-vent – Je fais donc demi-tour (à pied car les arbitres m’interdisent de rouler en contre sens) pour retourner chercher le précieux vêtement sans lequel j’aurais sans doute dû abandonner.
De retour sur le vélo, je me retrouve avec Yann et nous abordons le départ de la course prudemment. Au cours des 1er kms, je fini de m’équiper en mettant mes manchettes, mes gants, j’en profite également pour m’alimenter.
Après environ 10 kms, je trouve mon rythme de croisière et commence à remonter quelques concurrents dont Antho qui me cri au passage : « N’oublie pas le prophète » !! Pas de problème car j’avais téléchargé la fameuse phrase sur mon disque dur et paramétré mes neurones afin qu’ils me rappellent à l’ordre régulièrement.
A ce moment de la course la météo est assez clémente voir idéale pour pédaler et je me motive en me disant que cette longue balade va être agréable.
La première boucle de ce parcours de 188 kms est appelée la chaine des puys (en rapport au nom des villages traversés : Puy Sanière et Puy St Euzèbe). La route est technique et assez vallonnée, un vrai plaisir pour un cycliste en forme. Lors de la dernière descente de cette boucle (après Prunières), une spectatrice me fait signe de ralentir avant un virage. Au 1er abord, je pensais qu’elle m’indiquait que le virage était dangereux, mais en fait, il s’agissait d’une moto de photographe qui était tombée. Les 2 mecs étaient debout et l’un d’eux (le photographe) ramassait ses objectifs (pas cool).

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Ironman de Nice le 22 Juin 2008 par David Tencé

Mise à jour le Dimanche, 04 Août 2013 15:04

Bonjour à tous,

La langue française est remplie de petites citations.
Ces petites phrases sont présentes quotidiennement dans nos conversations sans que l'on ne mesure réellement leurs portées.
L'une d'elles me hante particulièrement l'esprit depuis dimanche soir:
Il s'agit d'une citation prononcée par le grand prophète de St Senier, le daïla BASSANOVICH.
Un soir autour d'une bonne bière, ce grand sage à dit: "Qui part comme un lion fini comme un con"
Chaque triathlète qui prend le départ d'une épreuve et plus particulièrement d'un Ironman, devrait avoir cette citation en tête.
Le ton de ces premières lignes vous ferons comprendre qu'en ce qui me concerne, le 22 juin 2008 ne restera pas une date à marquer d'une pierre blanche.
Je vais cependant m'allonger sur le divan et vous raconter ma journée, ce sera ma meilleure thérapie.
Acte 1: NATATION - Le départ est prévu à 6h30, nous arrivons donc vers 5h00 dans le parc à vélo. La température extérieure est déjà élevée puisque le thermomètre affiche 21°. L'eau est super bonne et très claire ce qui nous permet de voir que la baie est remplie de méduses.
A 10 mn du départ, nous nous dirigeons vers la plage où nous sommes stockés dans des boxes de niveau.
A 6h30 précise, les 2700 athlètes sont lâchés. Comme d'habitude, nous nageons les 700-800 premiers mètres dans la machine à laver avec distribution de taquets pour marquer son territoire. La dernière ligne droite avant de revenir sur la plage est assez difficile car les courants sont contraires et freinent notre progression. Malgré cela je reste dans un groupe assez important et ça "fart" plutôt bien, je glisse presque comme Brice allonger sur sa planche à la recherche de la bonne vague (normal je suis à Nice).
A la sortie, mon chrono m'indique 1h04 (env 500e) et c'est peut-être à ce moment que ma course bascule car à la vue de ce chrono ma prudence habituelle s'estompe.
Acte 2: VELO - Habituellement, lorsque j'arrive dans le parc, mon vélo se sent un peu seul. Mais dimanche, il y avait plein de vélos et inconsciemment, je me suis dis: "La, ya un truc à faire". Je suis donc parti sur une allure élevée et j'ai commencé à remonter de nombreux groupes.
Au 25e km, j'ai ressenti un gros courant d'air dans un faux plat montant. Il s'agissait de la comète "JAJA" qui était sortit de l'eau 2 mn après moi et qui entamait sa remontée.
Lorsque la route s'est vraiment élevée j'ai été pris d'un coup de moins bien, comme si quelques choses freinaient ma progression. J'ai vérifié que mes freins n'étaient pas serrés ou que mes pneus n'étaient pas dégonflés. Mais non, côté matériel, tout était normal et comme il n'y avait aucun autre concurrent accroché à mon maillot, j'ai pris conscience que c'était mes jambes qui me lâchaient.
Pour récupérer, je profitais pleinement de chaque descente, mais comme après chaque descente il y avait une autre montée, l'histoire devenait compliquée. J'étais bel et bien en travers, j'avais les cuisses grosses comme la tête et je ventilais comme un bouledogue un jour de canicule.
Heureusement la fin du parcours est assez descendante et les 20 derniers kms sont plats (mais avec vent de face). J'ai donc retrouvé la raison et je me suis dis "prend ton temps et récupère avant le marathon". Et là, je me fais doubler par des paquets de triathlètes en pelotons qui se croyaient à la sortie cyclo du dimanche matin, pas un seul arbitre pour mettre fin à cette mascarade.
J'étais dégouté mais comme je ne voulais pas drafter (je suis un vrai Ironman ou pas?), j'ai essayé de m'accrocher tout restant à distance règlementaire.
Ces 20 derniers kilos ont donc été vite avalés (par mon vélo mais pas par moi).
Malgré tout, les 5 derniers kilos me permettent de croiser les triathlètes qui sont déjà sur le marathon et je me rends compte à ce moment que mon classement est plutôt correct. Mon moral revient!
A l'arrivée je déchausse en laissant mes chaussures sur les pédales. Au début, tout allait bien puisque l'organisation avait prévue des moquettes sur le sol. Mais après, plus de moquette et le goudron en fusion qui colle et me brûle les pieds.

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